Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Transport: Les chauffeurs de taxis se plaignent des «fraudeurs»

par A. Mallem

Ces temps-ci, les «taxis fraudeurs» constantinois sont pointés du doigt par les réguliers qui s'en remettent à leur syndicat, exigeant des responsables d'intervenir pour les aider à combattre ce phénomène envahissant, ou pour le moins à l'endiguer.

Aussi, c'est par une lettre adressée à la sûreté de wilaya, dont nous détenons une copie, que le bureau de wilaya de Constantine de l?Union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT) est monté au créneau pour dénoncer «les dépassements dangereux des taxis fraudeurs qui ont fini par occuper les stations de taxis de la commune de Constantine, en se livrant à une concurrence féroce et déloyale contre les taxieurs réguliers» et demander l'intervention des forces de l'ordre pour mettre fin à cette situation.

Selon cette pétition, «une anarchie sans pareille règne actuellement au niveau de toutes les stations de taxis de la ville des ponts, avec des échauffourées entre les deux parties quasi quotidiennes. Pire encore, ajoutent les responsables de l'UNACT, «lorsqu'il nous arrive d'intervenir pour essayer de mettre de l'ordre dans une station, nous sommes accueillis par des insultes et parfois des coups de la part de ces intrus qui cherchent à imposer leur loi».

Sur le terrain, une virée effectuée hier à la station des taxis du Bardo nous a permis de confirmer que la situation décrite par les membres de l'UNACT est loin d'être fictive. Cette situation déplorable a engendré des pratiques tout aussi condamnables de la part des taxieurs réguliers. Interrogés, la plupart d'entre eux ont fait montre d'une exaspération non feinte en exprimant un ras-le-bol général, avertissant que cet état d'esprit pourrait conduire à un affrontement avec les fraudeurs.

«Comme je ne peux plus trouver de place à la station, j'évite de m'y rendre et je maraude pour embarquer la clientèle là où elle se trouve », nous a expliqué encore un taxieur rattaché à la station à destination de Sidi-Mabrouk, El-Guemas et Emir-Abdelkader, qui se trouve rue Chitour, derrière la maison des syndicats.

Il ne faut pas cacher que cette situation tendue suscite aussi le mécontentement de la clientèle qui respecte la chaîne et passe beaucoup de temps à attendre l'arrivée d'un taxi. «Les taxieurs viennent, débarquent leurs clients devant notre nez, puis ils font demi-tour pour se placer dans l'autre sens, sur le trottoir en face, pour prendre des clients qui ne font pas la queue et repartir en nous laissant en rade. Ce matin par exemple, il y a plus d'une cinquantaine de clients qui attendent en vain d'êtres embarqués», se sont plaints plusieurs usagers en pestant contre tout le monde: les taxis réguliers, les syndicats, mais aussi les fraudeurs qui faussent la règle du jeu et provoquent l'anarchie dans le service public, comme nous l'ont expliqué, unanimes, plusieurs autres usagers.