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Le ministre de l'Industrie à Oran: Un camion Mercedes algérien début 2013

par Houari Saaïdia

En comptant interdire l'importation de la friperie à la faveur des amendements de la LFC 2012, l'Etat est-il prêt à en assumer les conséquences au plan de la production textile nationale ? Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, reste pragmatique : «Notre production textile locale couvre à peine 2% du marché.

Et je ne parlerai pas de la qualité.» Mais son département a déjà mis en place un plan pour contrebalancer, progressivement, le déficit en produits vestimentaires qu'entraînerait la mise à l'arrêt de cette source d'approvisionnement très controversée : «Nous comptons promouvoir notre industrie textile pour couvrir 10% du marché national, dans cinq ans, et 20%, dans dix ans. Je parle uniquement du secteur (manufacturier) public, car on ne maîtrise pas les données relatives à la filière textile privée.» C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Industrie en réponse à une question posée par un journaliste lors d'un point de presse tenu en marge de la cérémonie d'ouverture du salon du jeune entrepreneur, manifestation économique organisée, du 13 au 17 novembre, au Centre des conventions d'Oran (CCO).

Dans un autre registre, le ministre a indiqué que «le taux de chômage reste élevé en Algérie, à savoir 10% de la population active et 20% des jeunes, et ce en dépit des efforts colossaux déployés par l'Etat en matière d'emploi.» Efforts qui se traduisent, entre autres, selon lui, par une dizaine de dispositifs d'aide aux PME, de nombreux instruments d'assistance technique et financière, un ambitieux plan prévoyant la création de 200.000 nouvelles PME à l'horizon 2020, un montant de 386 milliards de DA (soit l'équivalent de 4 milliards de dollars) au titre de la mise à niveau des PME. Interrogé sur l'état d'avancement du projet de l'usine Renault, M. Benmeradi n'a pas voulu s'étaler sur ce point, soulignant que le processus de négociation se déroule normalement. Il a en revanche précisé que le premier camion Mercedes-Benz «Made in Algeria» sortira début 2013.

Peu avant, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, accompagné du wali d'Oran, avait fait une tournée à travers les différents stands du Carrefour du jeune entrepreneur, un salon organisé conjointement par la Direction générale de la PME et le programme «Développement économique durable» de la Coopération allemande du développement (GIZ).

Un événement qui vise, en premier lieu, de rapprocher les jeunes porteurs de projets ou entrepreneurs débutants, des dispositifs d'appui à la création d'entreprises, des banques, des dispositifs de garantie et autres institutions impliquées dans l'appui et l'accompagnement lors de la création et du développement de l'entreprise. Selon les initiateurs de cette manifestation, ce premier rendez-vous du genre se tient dans un contexte économique favorable marqué par la volonté de faire de la PME un élément-clé du développement local économique et social et par l'incitation et l'encouragement, à travers une multitude de dispositifs d'appui.

Le ministre avait entamé sa visite à Oran par l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF), un organisme public investi de plusieurs missions tournant autour du foncier industriel, comme la mise en relation des propriétaires de biens fonciers et immobiliers destinés à l'investissement et des opérateurs économiques à la recherche d'assiettes foncières, la mise en place d'un observatoire du marché du foncier. L'ANIREF a la qualité de promoteur foncier et, à ce titre, elle peut acquérir des biens immobiliers et fonciers pour les valoriser (aménagement et lotissement), contribuant ainsi à augmenter l'offre disponible et à réguler le marché. Parmi les informations fournies sur place, on retiendra celles concernant la création, d'ici à 2015, de 36 nouvelles zones industrielles (ZI) à l'échelle nationale. Ces ZI seront implantées dans des sites proches des grands axes structurants à l'instar de l'autoroute Est-Ouest et de la rocade des Haut-Plateaux. Oran verra donc l'émergence d'une nouvelle ZI, à Oued Tlélat, d'une superficie de 250 hectares.

La délégation ministérielle devait se rendre dans l'après-midi à l'unité industrielle Alfatron basée dans la ZI de Hassi Ameur, avant de se déplacer à la ZI d'Es-Sénia pour visiter les unités de MCL et de UNOTIS.