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Installations industrielles et commerciales: L'assurance contre les catastrophes naturelles ne fait pas recette

par S. M.

Le taux de couverture des risques des catastrophes naturelles des installations industrielles et commerciales demeure faible dans notre pays en dépit du caractère obligatoire des assurances CAT-NAT, a révélé la Compagnie centrale de réassurance (CCR). Seules 8% des installations industrielles et commerciales sont assurées contre les catastrophes naturelles (CAT-NAT). L'année dernière, seulement 4% des habitations et 8% des installations commerciales et industrielles ont été assurées contre les catastrophes naturelles et ce, en dépit du caractère obligatoire de cette assurance, selon les chiffres de la CCR. Le nombre de contrats CAT-NAT vendus annuellement reste «bien inférieur aux taux requis», estime la CCR, selon laquelle les contrats doivent raisonnablement couvrir au moins 50% des biens et risques assurables. «L'infrastructure du marché de l'assurance catastrophes naturelles existe en Algérie. Le produit est testé, les canaux de distributions sont nombreux et diversifiés, les limites de garanties acceptables et les conditions de viabilité financières garanties», note Hadj Mohamed Seba, PDG de la CCR, rapporte l'APS. Mais la vente annuelle de ces contrats «reste cependant bien en deçà des attentes», relève le même responsable, dont la compagnie est le seul réassureur en Algérie pour les risques CAT-NAT. Actuellement, le système des assurances contre les CAT-NAT couvre un patrimoine immobilier et industriel d'environ 4 trillions de DA (4.000 milliards de DA), selon la même source. Dix ans après les inondations de Bab El Oued qui a réveillé la conscience nationale sur la nécessité de l'assurance contre les catastrophes naturelles, la CCR organise demain jeudi un séminaire international sur les assurances CAT-NAT. Ce séminaire a pour objet de faire le bilan sur ce nouveau produit d'assurance en Algérie mais aussi d'entrevoir les conditions d'évolution de l'assurance CAT-NAT en Algérie en termes de politique publique, d'organisation de marché, de marketing et de conditions contractuelles, explique M. Seba. La rencontre vise à situer, avec la contribution des experts étrangers, les enjeux qui entourent le système national d'assurance CAT-NAT et à identifier les approches et règles à suivre pour dépasser ses limites actuelles, ajoute le PDG de la CCR. La participation des acteurs du marché national des assurances (régulateurs, scientifiques, experts techniques et commerciaux, associations des assurés, etc.) va donner l'opportunité d'engager un débat varié sur un sujet qui demeure incontournable pour réussir une meilleure gestion du coût de protection du patrimoine immobilier et industriel.

Chaque année, l'Algérie débourse 500 millions de DA au titre de la prime de réassurance CAT-NAT qu'elle achète auprès de réassureurs internationaux. Cette réassurance lui permet d'avoir une couverture de risques à hauteur de 246 millions de dollars en cas de catastrophes naturelles. La situation en Algérie n'est pas très différente de celle des autres pays du monde qui ont connu une année 2010 particulièrement douloureuse en matière de pertes consécutives aux catastrophes naturelles. Les périls naturels survenus en 2010, notamment les séismes de Haïti (220.000 victimes), du Chili (30 milliards de dollars de pertes), de la Chine et de la Nouvelle-Zélande ainsi que les inondations du Pakistan et d'Australie et la canicule en Russie ont entraîné la mort de 295.000 personnes et laissé des millions d'autres sans abris. En Algérie, le tremblement de terre qui a frappé la wilaya de Chlef en 1980 a occasionné des pertes économiques de 2 milliards de dollars, celui de Mascara survenu en 1994 a causé 50 millions de dollars de dégâts matériels, sans compter les pertes humaines. Toujours selon les chiffres de la CCR, les inondations de Bab El Oued à Alger de 2001 ont coûté 544 millions de DA, alors que celles de Ghardaïa en 2008 se sont chiffrées à 250 millions d'euros et récemment celles d'El Bayadh à 6 milliards de DA. Le tremblement de terre de Boumerdès en 2003 reste la plus importante catastrophe naturelle en termes de pertes matérielles avec 5 milliards de dollars de dégâts recensés.