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Pour lutter contre les fausses déclarations des médicaments faites par
certains importateurs et qui ont fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois,
des mesures de contrôle ont été mises en place par le ministère de la Santé et qui semblent avoir
donné leurs fruits. Quatre-vingt quatorze millions de dollars est la somme
représentant les surfacturations de médicaments depuis 2011 qui a été
économisée durant cette année, grâce à ces mécanismes de contrôle. Une nouvelle
annoncée à la presse jeudi, par le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès, à l'issue d'une
réunion avec des experts cliniciens portant sur l'autorisation de mise sur le
marché des nouveaux médicaments.
«L'Etat a économisé 94 millions de dollars de surfacturations depuis début 2011, grâce aux nouvelles mesures de contrôle du marché du médicament, a déclaré le ministre, cité par l'APS. En effet, certains importateurs de médicaments ont été pointés du doigt pour le gonflement des prix des produits pharmaceutiques. Ce qui a révélé une différence importante par rapport aux prix déclarés sur le plan international. Une pratique qui a fait monter en flèche la facture des médicaments importés. D'où la décision du ministère de revoir toute la chaîne de contrôle du médicament et la mise en place de moyens pour mieux maîtriser le marché. Une démarche que le syndicat national des pharmaciens soutient, selon le président du SNAPO, M. Belambri, afin d'éviter tout disfonctionnement dans la chaîne de traçabilité du médicament depuis l'importation jusqu'à la commercialisation du produit. «Pour déceler les fausses déclarations, nous avons appelé à l'instauration de mécanismes et des outils de contrôle, depuis le début jusqu'à la fin. Il ne suffit pas de signer des programmes, il faut assurer le suivi de toute l'opération de contrôle et d'inspection du produit, en passant par l'importation, au stockage, à la sécurité?». Pour le premier responsable du SNAPO, l'un de ces outils de contrôle est l'installation de l'Agence nationale du produit pharmaceutique et la mise en place de la vignette avec code/barre. «De cette façon, le produit sera identifié et sa traçabilité est claire. Pour cela, il faut la collaboration de tous les acteurs impliqués dans le médicament». Le ministre a insisté sur la nécessité d'élaborer une nouvelle nomenclature nationale des produits pharmaceutiques, dans le but d'organiser le secteur et le marché national. Une telle nomenclature est «nécessaire pour l'organisation du marché national du médicament, confronté à de nombreux dysfonctionnements». M. Ould Abbès a précisé que cette démarche est destinée à opérer un «toilettage» de la nomenclature actuelle qui comprend quelque 6.800 produits, jugeant ce nombre «anormalement» élevé. Il a relevé, à cet égard, le «dysfonctionnement» qui touche le marché du médicament et le «libéralisme débridé» pratiqué par certains importateurs qui surfacturent les produits. «Il faut savoir ce qui se passe dans ce secteur devenu lucratif pour beaucoup d'intrus, et il est temps de mettre de l'ordre «, a déclaré le ministre, réaffirmant, dans ce contexte, l'engagement de l'Etat à encourager la production nationale. Le ministre a également annoncé, à l'issue de cette rencontre, que les listes de médicaments qui seront arrêtées par les spécialistes avec le ministère de la Santé seront «totalement prises en charge» par l'Etat. |
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