Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

SIDI BEL ABBES: L'enquête à la faculté de médecine aboutit à «l'erreur matérielle»

par M. D.

Dans un point de presse animé jeudi dernier au sujet de l'affaire de falsification des notes d'examen dénoncée par des étudiants de 2e année de médecine, le recteur a officiellement reconnu « les défaillances » constatées par la commission d'enquête dans les délibérations.

C'est «le manque de sérieux qui a été à l'origine de cet affaire qui a terni l'image de marque de l'université». Le recteur dira que ce problème pouvait être évité si les responsables de la faculté avaient informé les étudiants sur le deuxième PV de notes affiché le 7 juin. L'orateur reconnaîtra par ailleurs que des erreurs ont été relevées dans le calcul de certaines moyennes et particulièrement dans le module de biochimie, ce qui par conséquent a pénalisé une dizaine d'étudiants, dont 6 ont été rétablis dans leurs droits après vérification des dossiers au cas par cas.

Face aux déclarations officielles du recteur et portées d'ailleurs sur le rapport adressé au ministre de l'Enseignement supérieur, bien des questions sont restées sans réponses et des énigmes demeurées entières. L'erreur matérielle, évoquée contre toute attente, est-elle intentionnelle et qui l'a provoquée ? Si le calcul des moyennes se fait au moyen de l'excelle, comme il a été confirmé par le recteur, c'est donc l'ordinateur qui s'est trompé. Si c'est le report hasardeux des moyennes effectué par des agents de saisie, le nombre d'étudiants pénalisés est important. Devant toutes ces questions posées par les représentants de la presse, le recteur a conclu: «Si les délibérations avaient été menées sérieusement, on aurait évité cette histoire ». Tout en expliquant que les professeurs auraient vraisemblablement déposé les notes au secrétariat de la faculté et l'on aurait délibéré sans procéder aux vérifications et aux comparaisons des moyennes.

A propos des éventuelles sanctions des responsables de ce scandale, le recteur a précisé que le doyen de la faculté a été saisi afin de l'instruire sur la procédure réglementaire à entreprendre dans des situations pareilles.

Du côté des étudiants, la solution adoptée par l'administration de la faculté est loin de les convaincre. On craint des mesures de représailles surtout à l'encontre des étudiants qui ont eu le courage de dénoncer cette mascarade. On estime que la faculté de médecine est la « chasse gardée » d'un groupe de professeurs qui est à l'origine de toutes les décisions. Les étudiants exigent des sanctions à l'encontre de la tête de la pyramide de la faculté. On apprend que l'affaire de la faculté de médecine vient d'être parrainée par l'UGEL. La tension est montée de plusieurs crans et les organisations estudiantines se préparent à un large mouvement de protestation après la fête de l'aïd, à en croire des sources bien informées des milieux estudiantins.