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Pour le
gouvernement sahraoui, l'attaque de la nuit de samedi à dimanche derniers n'a
pour but que de terroriser les réfugiés et leur couper l'aide des ONG
européennes.
« Cette attaque vise à terroriser les réfugiés sahraouis ainsi que les coopérants étrangers qui travaillent dans le domaine de l'humanitaire dans le but de priver les Sahraouis de l'aide précieuse que leur apportent les ONG étrangères depuis des années», dit en substance la lettre adressée par Mohamed Abdelaziz à Ban Ki-moon. Même si, officiellement, le gouvernement sahraoui a accusé l'Aqmi d'être derrière ces rapts, pour certainement demander des rançons, cette condamnation vise en premier ceux qui cherchent à tarir les sources d'approvisionnement «humanitaires» dont jouit la cause sahraouie. Le Polisario a demandé officiellement à la Communauté internationale de condamner expressément l'attaque terroriste de «Rabuni», un de ses camps de réfugiés à l'ouest de Tindouf, près des frontières maliennes et mauritaniennes, ainsi que le kidnapping de trois ressortissants étrangers, deux Espagnols et une Italienne, membres d'ONG européennes sur le site d'accueil d'ONG humanitaires. Dans une correspondance adressée au secrétaire général de l'ONU, le président sahraoui et SG du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, affirme que derrière cette opération, ce sont les réfugiés sahraouis et les coopérants étrangers qui sont visés. «Cette attaque vise à terroriser les coopérants étrangers et torpiller la solidarité internationale autour de la question des réfugiés », écrit-il encore à Ban Ki-moon. Il s'engage également à ce que son gouvernement, qui a pris attache avec ses homologues voisins, à prendre toutes les mesures sécuritaires nécessaires pour traquer les assaillants. Par ailleurs, les autorités sahraouies ont renforcé la sécurité autour du site d'accueil des ONG humanitaires. Les trois ressortissants étrangers, membres d'ONG européennes travaillant dans des camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf, ont été enlevés, dans la nuit de samedi à dimanche derniers. Les otages espagnols sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire d'Extrémadure, dans le sud-ouest de l'Espagne et membre de l'Association des Amis du Peuple Sahraoui d'Extrémadure, et Enric Gonyalons, originaire de Majorque aux Baléares, membre de l'Association Mundabat. Le troisième coopérant est l'Italienne Rossella Urru, membre de l'ONG italienne CCISPP. Un communiqué du ministère de l'Information sahraoui qui a fixé l'heure de l'enlèvement à 23h54, affirme que le groupe terroriste était entré à partir du territoire malien. «Les ravisseurs, ont attaqué les sièges des deux ONG et enlevé trois ressortissants européens, en utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu alors que les terroristes ont repris le même chemin par lequel ils sont venus», rapporte encore la même source. Sur les circonstances de l'attaque terroriste, le témoignage de Antonio Rios, un représentant de l'Association de coopérants d'Extrémadure est édifiant puisqu'il déclare que «plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé». L'information a été confirmée par le communiqué sahraoui qui signale que «l'un des otages, l'Espagnol Enric Gonyalons, serait blessé, ainsi que l'un des gardes sahraouis ». Si aucune précision n'est venue éclairer l'identité des ravisseurs, une source sécuritaire mauritanienne avance que les trois victimes auraient été prises en otage par «des éléments d'Aqmi relevant de l'autorité de Mokhtar Belmokhtar». |
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