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Trois ressortissants étrangers, membres d'ONG européennes travaillant
dans des camps de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, ont été enlevés, dans la
nuit de samedi à dimanche derniers, a indiqué le porte-parole des Affaires
étrangères, Amar Belani, confirmant
ainsi l'information donnée, hier matin, par des agences de presse étrangères. Selon
les déclarations des AE espagnoles, les otages espagnols sont Ainhoa Fernandez de Rincon, originaire
d'Extrémadure, dans le sud-ouest de l'Espagne et
membre de l'Association des «Amis du Peuple sahraoui» d'Extrémadure,
et Enric Gonyalons, originaire
de Majorque aux Baléares, membre de l'association «Mundabat».
Le troisième coopérant est l'Italienne Rossella Urru, membre de l'ONG italienne CCISPP, a précisé le
communiqué du ministère de l'Information sahraoui qui a fixé l'heure de
l'enlèvement à 23h54. Si M. Belani a préféré
s'abstenir de tout commentaire «en attendant de disposer d'éléments
d'information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations», le
communiqué sahraoui a été plus prolixe, affirmant que le groupe terroriste
était entré à partir du territoire malien. «Les ravisseurs ont attaqué les
sièges des deux ONG et enlevé trois ressortissants européens, en utilisant une
voiture tout-terrain et des armes à feu, alors que les terroristes ont repris
le même chemin par lequel ils sont venus», rapporte encore la même source. Pour
le porte-parole du ministère des Affaires étrangères espagnol, le rapt a eu
lieu dans le camp de Rabuni, sans toutefois, donner
plus de détails. Sur les circonstances de l'attaque terroriste, le témoignage
de Antonio Rios, un représentant de l'association de
coopérants d'Extrémadure est édifiant puisqu'il
déclare que «plusieurs coups de feu ont été entendus, il y a eu deux blessés et
trois personnes ont été emmenées, Ainhoa, notre
représentante là-bas, une Italienne et aussi un garçon qui a été blessé». L'information
a été confirmée par le communiqué sahraoui qui signale que «l'un des otages, l'Espagnol
Enric Gonyalons, serait
blessé, ainsi que l'un des gardes sahraouis». Si aucune précision n'est venue
éclairer l'identité des ravisseurs, une source sécuritaire mauritanienne avance
que les trois victimes auraient été prises en otage par «des éléments d'Aqmi relevant de l'autorité de Mokhtar
Belmokhtar». Des soupçons légitimes lorsqu'on sait
qu'une partie du désert algérien et des territoires du Sahel restent son
terrain de chasse avec une prédilection pour le rapt d'otages étrangers. Le nom
de Mokhtar Belmokhtar, dit
«Laouar» ou «Belaouar», un
des chefs de la branche maghrébine d'Al-Qaïda, ex-Groupe
salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a
toujours été cité dans des affaires similaires. Il serait le commanditaire de
l'enlèvement des deux Français retrouvés morts au Mali après un assaut de
soldats français contre leurs ravisseurs.
Son groupe avait notamment retenu, dans le nord du Mali, les otages espagnols enlevés en novembre 2009 en Mauritanie et relâchés en août 2010, vraisemblablement contre le versement d'une forte rançon. Auparavant, ses hommes avaient séquestré deux diplomates canadiens, libérés en avril 2009, quatre mois après leur enlèvement au Niger, revendiqué par Aqmi. Dès 2003, l'enlèvement de 32 touristes dans le Sahara algérien lui avait été notamment imputé ainsi qu'à ses alliés. Le gouvernement espagnol, par le truchement de sa ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a assuré après l'attaque, qu'il «travaillait avec les gouvernements de la région», tout en agissant «avec une grande prudence», pour que «les coopérants soient libérés dès que possible». Alors y aura-t-il payement de rançon comme ce fut le cas en 2010 ? Certainement dans la mesure où les exemples d'interventions militaires à la française se sont toujours avérées catastrophiques. Rappelons que le dernier rapt d'un touriste étranger dans la région est celui de l'Italienne Maria Sandra Mariani, 53 ans, enlevée en février dernier. |
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