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Prise en charge des cancéreux: Des questions sans réponse

par A. Mallem

Les structures du Centre hospitalo-universitaire de Constantine chargées de la prise en charge et du traitement des cancéreux sont pointées du doigt par des malades ainsi que par des auditeurs, qui ont animé hier l'émission «Forum» de la radio régionale de Constantine, qui a mis en débat la question de la prévention et de la lutte contre le cancer dans la wilaya de Constantine.

 Au cours de cette édition, des chiffres donnés par les invités ou annoncés par des associations activant sur le terrain montrent l'avancée constante du cancer. Pour celui du sein, par exemple, on enregistre chaque année plus de 16O nouveaux cas et une augmentation de plus 2O% à chaque exercice. Cette catégorie constitue à elle seule 34% des autres cancers que l'on enregistre dans la wilaya, où il occupe la première place, suivi du cancer du col de l'utérus.

 D'autre part, les animateurs de l'émission ont annoncé qu'une association indépendante de prévention et de lutte contre cette maladie a annoncé dernièrement qu'elle enregistre annuellement plus de 9.000 nouveaux cas de cancers, toutes catégories confondues.

 Aussi, à travers leurs interventions et les débats entre les journalistes et deux médecins du service de médecine préventive du Chuc, la sonnette d'alarme a été tirée car il est apparu clairement que les conditions de prise en charge des malades atteints par cette pathologie sont tout à fait désastreuses. Ainsi, dans le domaine de la prévention, les deux femmes médecins présentes sur le plateau ont signalé qu'en dépit des efforts méritoires de sensibilisation des femmes lancés par la structure concernée, notamment avec la collaboration d'un partenaire français de Grenoble, les opérations de dépistage précoce menées deux fois par semaine, les dimanche et mercredi, ont lamentablement échoué et ont enregistré des chiffres ridicules de 2 à 3 femmes par séance, alors qu'ils tablaient sur une affluence d'au moins 40% des malades. Résultat : les opérations sont actuellement à l'arrêt, comme le sont également les appareils de mammographie.

 Il y a également un problème relatif à l'absence totale de locaux distincts pour effectuer cette opération, qui exige que celle-ci soit entourée de sécurité et de confidentialité.

 A ce moment, les auditeurs ont appelé pour expliquer ces graves désaffections. «L'accueil manque d'humanité», a affirmé une auditrice, «la qualité des soins laisse à désirer», a ajouté une autre. Le comportement du personnel médical et paramédical, le manque d'hygiène et le laisser-aller sont les autres points noirs qui ont été dénoncés par les auditeurs qui ont posé beaucoup de questions. Malheureusement, personne n'a pu leur répondre du fait, ont dit les animateurs, que les responsables du CAC, à qui des invitations ont été adressées pour assister à l'émission, se sont excusés pour diverses raisons.

 Ne restait alors aux participants qu'à poser à leur tour des questions en demandant, par exemple, pourquoi les deux appareils de mammographie qui ont été acquis par le CAC, il y a deux ans, sont toujours en panne ; pourquoi l'IRM achetée par le Chuc il y a tout juste trois mois et pour une somme de 17 milliards de centimes reste inutilisée. Certains citeront aussi deux appareils scanners qui sont en panne, l'appareil d'angiographie qui ne fonctionne qu'à 5% de ses capacités, où se trouvent les trois accélérateurs attribués au centre anticancéreux (CAC) par le ministère de tutelle pour effectuer les séances de chimiothérapie, pourquoi divers appareils tombent constamment en panne, etc. L'émission s'est terminée sans réponse sur ces questions.