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L'UGTA a-t-elle
contribué à «poignarder» les représentants du personnel navigant commercial, en
pleines négociations avec la direction d'Air Algérie?
Pour beaucoup, la signature «surprise» d'un accord entre la direction et le syndicat UGTA de la compagnie aérienne nationale portant sur une augmentation de 20% du salaire de base de l'ensemble des personnels de la compagnie, y compris les PNC, est une manière détournée de mettre fin à des pourparlers marathoniens entre ces derniers et les représentants de Mohamed-Salah Boultif. L'accord de mercredi porte sur le réajustement de la prime de soutien à la production (PSP) et la prime complémentaire forfaitaire (PCF) au profit de près de 7.000 agents du personnel au sol, indiquait, mercredi, un procès-verbal ayant sanctionné une réunion de travail, tenue mardi, entre les représentants syndicaux de l'entreprise affiliés à l'UGTA et la direction générale d'Air Algérie. «L'objet de la réunion a porté sur la signature d'un accord collectif, relatif à la proposition du P-DG de la compagnie, validée par une résolution du conseil d'administration du 3 octobre 2011 concernant une augmentation du salaire de base de l'ordre de 20% au profit de l'ensemble des personnels de la compagnie», est-il expliqué dans le procès-verbal final. Le syndicat souligne dans le communiqué son souci «d'équité et de responsabilité envers l'ensemble des travailleurs de l'entreprise» en s'opposant à «l'aggravation des disparités salariales qui existent entre les différentes catégories professionnelles au sein de l'entreprise». Cette signature mettra-t-elle, autant, un terme aux rounds de négociations entamés depuis plus de trois mois avec les représentants du PNC ? Rien n'est moins certain lorsqu'on connaît la ténacité du PNC, exprimée à plusieurs reprises, par la voix de son porte-parole Yassine Hamamouche. Début septembre, il affirmait que le PNC est optimiste quant à l'aboutissement des pourparlers avec les représentants de la direction générale d'Air Algérie, débutés aux lendemains de la grève des quatre jours. «Nous sommes à 90% d'un accord avec la compagnie», avait-il affirmé, dans ces mêmes colonnes, à propos de l'état d'avancement des négociations qui tournent essentiellement autour de la revalorisation des salaires. Contacté par téléphone, il avait confirmé l'accord trouvé avec le conseil d'administration d'Air Algérie, en août. Cet aboutissement qui ne devait concerner que le personnel navigant commercial, comme a tenu à le souligner Yassine Hamamouche, n'attendait qu'une dernière mise au point de certains points techniques. Il avait, dans une précédente déclaration dans nos colonnes, nié formellement toute revendication chiffrée, affirmant au passage que le PNC n'a jamais traité, ni évoqué les 106% d'augmentations salariales, taux brandi par la direction générale de la compagnie aérienne nationale. Autour de la table des négociations, la direction d'Air Algérie était représentée par le directeur adjoint des ressources humaines, un sous-directeur de la DRH spécialisé dans le personnel navigant, un autre chargé de la législation, un spécialiste des salaires ainsi qu'un expert financier. «Beaucoup de points techniques restent à régler entre nous mais nous en sommes toujours à discuter du problème des salaires et dès qu'on trouvera un terrain d'entente, on passera à autre chose», avait ajouté notre interlocuteur qui estime que le collectif est dans une situation inconfortable vis-à-vis du reste du personnel d'Air Algérie, lui aussi concerné par les 20% d'augmentations décidés par la direction. «On est conscient que les autres travailleurs attendent notre décision mais si on a fait la grève c'est pour nous, pour faire aboutir les revendications du personnel navigant commercial», indiquera-t-il. Concernant les augmentations salariales, Mohamed-Salah Boultif, le premier responsable d'Air Algérie, avait été catégorique sur cet aspect puisqu'il déclarera qu'«en aucun cas, je n'irai vers un déséquilibre financier de l'entreprise». Il soulignera, lors de son intervention à la chaîne III de la Radio nationale, que «si on accorde une augmentation de 106% au personnel navigant, ce seront tous les autres corps qui demanderont la même chose». |
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