|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
On croyait les sachets en plastique noir à jamais disparus de
l'environnement des Algériens, après l'action du ministère de l'Aménagement du
territoire interdisant la production et l'usage de cet emballage, nocif aussi
bien pour la santé que pour l'environnement.
Mais ceux-ci ont la peau dure et, à Oran, nombreux sont les commerçants qui se sont remis à l'utilisation du sachet noir, en toute impunité. Pourtant, sa nocivité n'est pas remise en question, car plus que les autres sachets en plastique, le sachet noir détient le palmarès de la toxicité. Ces commerçants expliquent le fait par la prolifération d'ateliers clandestins qui emploient des agents de distribution tout aussi clandestins, qui approvisionnent directement les magasins. Du côté de la direction de l'environnement on nous dit que «le consommateur reste le maillon d'excellence par lequel la chaîne du sachet noir peut être facilement rompue». Tenant un sachet noir à la main, une jeune femme nous dira que celui-ci lui a été remis par un commerçant au marché de M'dina Jdida pour y transporter ses emplettes. Bien que son sachet noir ne contenait pas de denrées alimentaires, cette femme ignorait que depuis 2005 la fabrication et la commercialisation du sachet noir a été interdite. Ce cas n'est pas isolé, puisque dans de nombreux quartiers d'Oran, d'autres commerçants utilisent les sachets noirs. Malgré les saisies et les opérations de contrôle effectuées par la commission de wilaya composée des représentants de la direction du commerce, de l'environnement, la sûreté, la santé, entre autres, les sachets non réglementaires régénèrent en permanence. Si, jusqu'à présent, c'est la couleur noire qui portait préjudice à cet emballage, les autres couleurs peuvent aussi contenir des composants toxiques. L'emballage destiné aux denrées alimentaires est régi, depuis mars 2005, par de nouvelles dispositions contenues dans le règlement technique algérien (RTA), entré en vigueur, pour rappel, le 10 juillet 2005. Depuis, il n'est plus question donc de mettre dans un sachet en plastique de couleur noire ou dans un sachet en couleur ne présentant pas le logo d'alimentarité (un verre et une fourchette) pain, pâtisserie, viandes, produits laitiers, semoule et farine, sucre, pâtes alimentaires en vrac, fruits et légumes, épices, produits en poudre et pâteux... Tout ce dispositif juridique rigoureux a été mis à mal par l'informel qui a vu dans la filière «sachet plastique» un marché parallèle juteux. Au niveau de la majorité des commerces les sacs en couleur non conformes sont numériquement majoritaires par rapport au sac blanc réglementaire. Cela dit, il existe aussi des sachets blancs non conformes, parce qu'ils ne comportent aucune indication ni traçabilité. Interrogés à ce propos, certains consommateurs reconnaissent ne pas faire attention à la conformité du sachet plastique, à condition que ce dernier ne soit pas noir. A ce titre, il faut savoir que seuls les sachets transparents sont réglementaires, puisqu'ils ne contiennent ni colorants ni additifs. Notons que le nouveau texte, s'il n'interdit pas la production de sachets en plastique, exige un marquage et une traçabilité sur le produit, et fait la traque au sachet anonyme. Les nouvelles dispositions exigent de faire apparaître sur les sachets en plastique, le marquage d'identification du produit, le sigle et la mention d'alimentarité, ainsi que l'adresse, le logo et la raison sociale de l'entreprise. Sur le plan environnemental, la facture risque d'être lourde : non biodégradable, le sachet plastique contribue à asphyxier les arbres, à enlaidir les villes, à obstruer les avaloirs et à dégrader les milieux naturels. |
|