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Actualité brûlante oblige, le programme de la visite de Djamel Ould Abbas, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à la
wilaya d'Oran, a été chamboulé pour consacrer la première halte à
l'établissement hospitalier spécialisé en oncologie Emir Abdelkader d'El-Hassi. L'établissement en question, prenant en charge
des dizaines de cancéreux au niveau régional, présente le prototype de
structure caractérisée par plusieurs dysfonctionnements, notamment en matière
de soins, avec des pannes récurrentes des équipements de radiothérapie, ainsi
que les pénuries de médicaments. A ce sujet, on apprend qu'en raison de ces
deux carences, des décès n'ont pas été évités et, à titre d'exemple, au service
de pédiatrie où séjournent une soixantaine de malades, le nombre de décès a
atteint 40 en 2010 et que durant cette année 2011, 25 malades sont déjà morts, dont
le dernier a été enregistré hier matin après une hospitalisation de deux mois, ce
qui porte le chiffre à 65 enfants décédés de janvier 2010 à ce jour. La même
source médicale estime que certains types de cancer peuvent être guéris à
condition que le schéma thérapeutique, comportant également la radiothérapie, soit
minutieusement respecté. Or, ce n'est pas le cas et, chaque jour, des malades
se présentant au service de radiothérapie sont privés de séances en raison de
la panne d'un des deux équipements prévus à cet effet. A ce propos, le
directeur de l'établissement, M. Abed, précise
qu'avec une seule machine, les équipes médicales travaillent jusqu'à 16h par
jour dans le but de satisfaire la demande. Quant aux raisons de la panne
prolongée des équipements, notre interlocuteur a expliqué que cela est dû au
manque sur le marché national des pièces de rechange et que leur acquisition ne
se fait que chez le fournisseur de l'équipement, basé en Allemagne. A ce titre,
le gestionnaire met en évidence l'handicap du crédit documentaire imposé pour
l'importation de pièces de rechange, une procédure nécessitant un minimum de 25
jours et la durée peut atteindre jusqu'à 45 jours. Cette question nodale a été
soulevée par le responsable de l'établissement au ministre, qui a répondu que, dorénavant,
«cette procédure pénalisante ne sera pas appliquée pour les établissements de
santé spécialisés dans le traitement des cancers et que pour ce genre
d'opérations d'importation, le passage par la commission nationale des marchés
ne sera pas une obligation». Dans ce même chapitre, le représentant du
gouvernement a rappelé l'histoire du scanner IRM acquis au profit de l'EHU d'Oran et qui a été endommagé suite à une fausse
manœuvre. Il a précisé à cet effet qu'un dossier ficelé par son département
ministériel a été remis au président de la République. Le
ministre a cependant demandé d'optimiser le fonctionnement des équipements
«même si le H 24 s'impose». La pression exercée sur cet établissement est
appelée à diminuer avec la mise en service des services d'oncologie de Tlemcen
et Sidi Bel-Abbès, selon le ministre. A l'adresse des
présents, le ministre n'a pas cessé de répéter que l'Algérie est un des rares
pays qui prend en charge gratuitement les cancéreux et que cette prise en
charge coûte au Trésor public pas moins de 900 milliards. Mieux encore et afin
d'accroître les chances de guérison, une première est actuellement en cours et
portant que une thérapie à base de molécules mères au profit de 85 malades et
dont le coût est de 1,6 million d'euros.
Devant les portes donnant accès au service de radiothérapie, plusieurs malades en provenance de plusieurs wilayas environnantes attendaient leur tour pour la séance et, parmi eux, une malade en provenance de Tlemcen, contrainte de faire la navette chaque jour. Mais, parfois, elle est obligée de retourner bredouille. De ce fait, estime-t-on de source médicale, la décentralisation des services de cancérologie doit être une priorité afin de garantir des soins de qualité et d'éviter de longs déplacements pour les malades très vulnérables après les séances de radiothérapie. A ce titre, le ministre a donné son feu vert pour la réalisation à proximité de l'établissement d'un centre d'hébergement comme celui réalisé par l'association d'aide aux enfants cancéreux à Oran et dédié aussi bien aux malades qu'à leurs accompagnateurs. Le ministre de la Santé devait ensuite procéder à l'inauguration de plusieurs polycliniques à l'est d'Oran, dont celle de Belgaïd avant de présider une rencontre à l'EHU d'Oran avec le corps des hospitalo-universitaires. |
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