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Réseau électrique: 4.443 cas de branchement illicite enregistrés en une année

par J. Boukraâ

S'alimenter illégalement en énergie est devenu une activité courante connue de tous. Le branchement illicite est érigé en véritable mode d'emploi et les fraudeurs redoublent d'ingéniosité pour «voler» l'électricité.

Les conséquences font que les postes de distribution publics sautent devant le très fort tirage, plongeant quelquefois des villages entiers dans le noir. Des actes qui causent à Sonelgaz d'énormes pertes financières. Les fraudeurs vont du simple commerçant au grand industriel, en passant par le chômeur ou le fonctionnaire. Le phénomène est très répandu dans 20 zones réparties sur les localités de Coca, «Rocher», Bouâmama, Sidi El Bachir, Kouchet El Djir, Douar Belgaïd, Canastel, Les Amandiers, El Barki, Aïn El Beida, entre autres. Durant la période allant de 2010 à 2011, 69 dossiers relatifs à des affaires de branchements illicites ont été soumis à la justice par Sonelgaz/Oran. Pas moins de 4.433 cas de branchement illicite ont été recensés par cette entreprise dans les daïras d'Oran et Bir El Djir. Les pertes d'énergie avoisinent les 25% du taux global de l'énergie fournie par Sonelgaz, alors que le préjudice financier occasionné par ces branchements avoisine les 57 milliards de centimes. Selon un bilan de l'exercice 2009, la direction de Distribution de gaz et de l'électricité d'Oran, qui couvre les communes d'Oran et Bir El Djir, les branchements illicites étaient à l'origine d'une perte de quelque 2.870.720 kw d'énergie, soit un taux de 23,19%. Le préjudice causé ainsi à Sonelgaz est estimé à plus de 65,5 milliards de centimes.

Concernant le piratage à partir des compteurs, les équipes de Sonelgaz ont recensé 791 cas. Quelque 146 plaintes contre les fraudeurs ont été déposées. Cette pratique, qui peut être à l'origine de cas d'incendie et des coupures fréquentes d'électricité, consiste à déporter les câbles d'alimentation devant transiter par le compteur en optant pour des branchements directs sans payer une grosse facture. En 2008, la direction générale de Sonelgaz (Oran et Es-Sénia) a estimé les pertes occasionnées par les branchements illicites à 140 milliards de centimes. Outre le préjudice financier, les branchements illicites provoquent de graves dommages au réseau électrique de Sonelgaz. La direction régionale de distribution de l'Ouest Es-Sénia, couvrant 24 communes de la wilaya d'Oran, a subi en 2008, des pertes estimées à 800 millions de dinars, du fait de raccordements illégaux au réseau électrique.

Un phénomène répandu particulièrement dans les habitations précaires implantées dans les quartiers de «Ain El Beida» et «Kara 2» et dans les localités de «Sidi Chami», «Hassi Ben Okba», «Gdyel» et «Nedjma». En 2007, le piratage à coûté la vie à trois personnes à Sidi Chami. Pour lutter efficacement contre le branchement illicite au réseau de distribution public, Sonelgaz opte désormais pour le «torsadé». Ce type de câbles, comme son nom l'indique, est un assortiment de six fils conducteurs entourés d'une gaine étanche qui rend impossible tout branchement illicite. Les nouveaux groupements d'habitations ne seront désormais connectés qu'à travers ce seul type de câbles.

Pour rappel, le programme de raccordement au réseau d'électricité des quartiers et lotissements sociaux (QLS), initié à partir de 2006, dans le cadre du plan quinquennal du président de la République, tire à sa fin. Le programme en question vise, selon cette entreprise, à lutter contre les branchements illicites dans les zones périphériques de la wilaya, comme à Haï Nedjma (ex-Chteibo), Aïn El-Beida et Es-Sénia, en facilitant aux citoyens les procédures de raccordement à travers un allègement des frais de branchement.

Pour faciliter les procédures de branchement individuel, Sonelgaz a échelonné les 5.000 dinars de frais de raccordement sur plusieurs mensualités. Le bénéficiaire ne versera ainsi que 1.000 dinars pour le raccordement, alors que le reste sera versé au fur et à mesure.