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L'affaire des dix quintaux de kif saisis à Béni Abbès
(Béchar) en octobre 2010, l'une des innombrables
opérations portant la griffe du baron targui répondant au vrai-faux
nom de «Brahim Oueld Ahmed», était hier devant le
tribunal criminel d'Oran, à la faveur d'une procédure de dessaisissement de ce
dossier frappé du sceau «organisation criminelle» en faveur du Pôle pénal
régional spécialisé d'Oran.
Cinq personnes, dont deux Maliens, comparaissaient au box des accusés sous les accusations de «chargement et transport de drogue via la frontière (terrestre) par organisation criminelle, contrebande à main armée et au moyen de véhicule et port d'arme militaire de catégorie 1, ainsi qu'assistance à étranger pour l'entrée clandestine sur le territoire national». Une année donc après l'avortement de cette opération d'acheminement d'une tonne de kif vers le Mali via le désert algérien, les présumés trafiquants ont eu hier à répondre à la barre des faits retenus contre eux. Le 22 octobre 2010, une souricière est soigneusement tendue par les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale de Béni Abbès, relevant du groupement de wilaya de Béchar, au niveau du lieudit Oued Berbouchi. Les renseignements parvenus, quelques jours auparavant, à ses services de sécurité vont s'avérer fiables, puisque effectivement un véhicule de marque Toyota Station, roulant tous feux éteints, surgit subitement au point indiqué, où les gendarmes avaient habilement dressé leur guet-apens. Refusant d'obtempérer à l'ordre de s'arrêter, le conducteur du 4x4 a contraint les forces de l'ordre à ouvrir le feu en direction des pneus. Le véhicule s'immobilise et les trois hommes à bord sont aussitôt encerclés et arrêtés. Il s'agit de Z. Othmane, S. El-Ahcen et Kh. Mohamed, un Algéro-malien ayant un pied à Tessalit (village malien à 100 km de la frontière algérienne), l'autre à Bordj Badji Mokhtar. Une cargaison de quarante (40) plaques de résine de cannabis, d'une pesée totale de 1.000 kilos, est saisie, ainsi qu'une kalachnikov avec trois chargeurs de 30 cartouches chacun et un téléphonne cellulaire. Deux autres mis en cause dans cette affaire seront arrêtés par la suite, en l'occurrence K. Mehdi et A. Akali (de nationalité malienne). A coup d'interrogatoires et d'investigations, l'itinéraire de la «came» est retracé. La Toyota Station a pris son départ de la ville malienne de Khalil, est entrée ensuite sur le territoire marocain où elle a été chargée d'une tonne de kif près de la localité de Kemkem, avant de voir son périple transsaharien stoppé à Oued Berbouchi par les gendarmes de la brigade de Béni Abbès. Les investigations ont révélé que c'était à Z. Othmane que le baron Brahim Oueld Ahmed avait confié la mission de convoyer la marchandise en contrepartie d'une commission de 70 millions de centimes. Quant aux autres membres de la mission, il s'agissait d'éclaireur, d'accompagnateur ou de conducteur. Le représentant du ministère public a requis la réclusion à perpétuité pour les cinq accusés en bloc. Finalement, le tribunal a confirmé les réquisitions du parquet. |
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