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La campagne pour
l'élection du président du Forum des chefs d'entreprise débute le week-end
prochain. Réda Hamiani en
lice pour sa réélection est challengé par trois candidats dont un de ses vice-présidents,
Nassim Kerdjoudj. Les
patrons étaient «fiers» de donner une leçon de démocratie au reste des
institutions lors du vote d'il y a deux ans. Le processus électoral pourrait
être moins exemplaire cette fois avec des enjeux plus lourds.
Deux petites passes d'armes de ces derniers jours indiquent déjà que la course à l'élection du président du FCE le 17 novembre prochain se fera sans concessions. Le comité de parrainage des élections a adressé un courrier aux candidats pour leur signifier qu'ils devaient s'empêcher de commencer leur campagne électorale dans les médias avant la date officielle de début de campagne prévue le 16 octobre. «Le courrier s'adressait aux quatre compétiteurs. Mais je pense que c'est Hassan Khelifati en particulier qui était visé après son entretien dans TSA où il s'est attaqué au bilan du président sortant» affirme une source proche de Réda Hamiani. En retour, deux des trois candidats qui se sont présentés aux élections se sont inspirés de l'actuel projet de loi électorale qui demande aux ministres de démissionner du gouvernement trois mois avant les élections législatives. Ils s'apprêtent à demander, aussitôt validées les candidatures, que le président du FCE renonce à exercer ses fonctions pendant la durée de la campagne «afin d'éviter qu'il utilise les moyens du FCE à des fins électorales, comme cela s'est produit lors des dernières élections» rétorque une source proche d'un des challengers. Ambiance. HAMIANI REQUINQUE A L'EXTERIEUR? Le président du FCE s'attend donc à essuyer des attaques sur son bilan. Réda Hamiani aborde le scrutin de ses pairs dans une situation moins inconfortable qu'il y a un an, lorsque l'incommunication était à son comble avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Critiqué pour une «certaine inertie» au tournant de son second mandat, son image s'est bonifiée «à l'extérieur» grâce au retour en grâce du FCE depuis les émeutes de janvier dernier et la relative prise de conscience du gouvernement du peu de dynamisme de l'économie algérienne hors budget de l'Etat. Il faudra pour lui attendre le 17 novembre pour savoir si ce rebond dans le «champ public» est convertible en majorité de vote au sein de l'organisation. «Réda Hamiani apparaît pour une partie importante des membres adhérents comme une sorte de caution de continuité dans une relation toujours étrange avec le pouvoir politique. Mais peut-être que, pour la première fois, le patronat aspire à autre chose qu'à un simple canal, fût-il intelligent et plein de civilité, pour négocier la place du privé avec le pouvoir» estime un chef d'entreprise membre du Forum. KERDJOUDJ, POSITIONNEMENT PLUS DELICAT QUE BAÏRI ET KHELIFATI Cette aspiration à une autre animation du FCE, trois candidats veulent l'incarner. Nassim Kerdjoudj, vice-président de l'organisation et PDG de Net-Skils une SPA de solutions informatiques, Hassan Khelifati, PDG de Alliance Assurance et Mohamed Baïri PDG de Ival Algérie. Nassim Kerdjoudj est dans le positionnement de campagne le plus acrobatique. Il ne peut pas tout à fait se dissocier du bilan d'une équipe au travail de laquelle il a concouru durant deux ans et doit obligatoirement, dans le même temps, se distinguer de son président. Le plus jeune des candidats, qui joue la carte du renouvellement générationnel, a déjà eu l'occasion de montrer ses talents d'orateur lors d'une émission de débriefing de la tripartite la semaine dernière sur Canal Algérie. Il a même remplacé pendant 4 heures Réda Hamiani à la tête de la délégation du FCE à la tripartite l'autre semaine, avec un certain brio face au Premier ministre. Mais le fait même que le président du FCE lui accorde ainsi sa confiance dans la représentation de l'organisation brouille la candidature du pétillant vice-président. Le bon sens, en pareille intelligence, aurait voulu que Réda Hamiani aille au bout de sa pensée et se désiste au profit de la candidature de Nassim Kerdjoudj. Les deux autres candidats n'ont pas ces états d'âmes. Hassan Khelifati s'est déjà positionné comme le candidat du terroir qui entreprend et qui s'occupe aussi des entreprises oubliées par l'actuel président. Il propose un mode de gouvernance plus ouvert pour le FCE avec limitation des mandats présidentiels à deux et élargissement des prérogatives des autres instances. Tandis que Mohamed Baïri, candidat de dernière minute, son opposition affichée à la direction actuelle agrègera les critiques du bilan de l'équipe sortante et, s'il réussit sa campagne, «rendra un second tour de vote très probable» pronostiquent les adhérents. Il reste que l'élection du président du FCE prend depuis deux ans, et le challenge de Slim Othmani face à Réda Hamiani, une place un peu disproportionnée dans le champ médiatique algérien pour une organisation qui n'arrive pas à dépasser les 300 membres adhérents dont la moitié n'était pas à jour dans les cotisations à la fin de l'été. Sans doute parce qu'il y a si peu de vraies élections en Algérie. |
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