|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association
des banques et des établissements financiers, l'ABEF,
a voulu apporter un démenti formel à l'idée préconçue d'une Algérie frileuse
devant le crédit à l'économie, balayant au passage le principe, arrêté, des
banques réticentes aux demandes de financements.
M. Benkhalfa, invité de l'émission «L'âge de la finance»,diffusée lundi dernier sur les ondes de la Radio Algérie Internationale, RAI, a réaffirmé que les crédits accordés à l'économie sont en constante augmentation. Ainsi, après les déclarations du président de l'ABEF, Djamel Bessaâ, en juillet dernier, faisant état d'une progression de 20% des crédits à l'économie pour un montant de 3500 milliards de DA en 2010, le chiffre concernant l'importation des équipements, hors produits à la consommation, M. Benkhalfa a indiqué que le taux d'évolution du crédit dans l'économie algérienne avoisine les 16% et pourrait atteindre 25% prochainement alors qu'il n'est que 4% en moyenne dans le monde, à l'exception de quelques économies émergentes. «Il n'y a pas de méfiance à l'égard du crédit, mais des mesures de précaution et de rationalité», a tenu à expliquer M. Benkhalfa. Car pour les observateurs avertis du circuit et des mœurs bancaires, l'atonie des crédits à l'économie en Algérie n'est pas nouvelle et s'expliquerait par la prudence des banques à s'engager en faveur des crédits à l'économie, prudence qui peut avoir pour origine trois facteurs essentiels : le cadre contraignant de l'activité bancaire, la déficience de l'environnement économique et la volatilité de leurs ressources. Le marché du crédit en Algérie, étant animé exclusivement par les banques et les établissements financiers, s'était heurté à la non-viabilité des projets déjà financés et ceux en attente. La mauvaise qualité du portefeuille, qui a résulté tout autant du retournement de la conjoncture que d'une politique commerciale laxiste dont l'accent était mis souvent sur les garanties au détriment de l'appréciation des cash «flow» prévisionnels, a conduit les banques à plus de prudence parce qu'elles ont compris qu'elles seront seules à encaisser le choc. Cette crainte, on la retrouve encore dans les propos d'Abderrahmane Benkhalfa qui privilégie un haut degré de prudence pour minimiser le risque des créances douteuses contractées par des clients non solvables. Pour sa part, le directeur général de la Société nationale de leasing, Mohamed Krim, a précisé, lors de la même émission, que sur les 3 mille milliards 200 millions alloués au financement de l'économie, 59% des crédits concernent l'investissement (long terme) contre 41% de crédits à l'exploitation (court terme). Le volume du crédit est appelé, donc, à croître mais également à se diversifier dans les années à venir par l'introduction de nouveaux instruments et de nouvelles techniques. La création de la Société nationale du leasing au début de 2011 confirme cette tendance, selon M. Krim. Pour rappel, le leasing ou crédit-bail diffère du crédit classique par le fait que le bien appartient à la société qui l'accorde à un bénéficiaire en contrepartie d'un «loyer». Il n'exige pas d'autofinancement ou de participation financière préalable du crédit-preneur. |
|