Pour ce dernier jour du salon du livre d'Alger «16ème Sila»,
le grand chapiteau du complexe olympique de Mohamed Boudiaf, dédié au salon, a
montré ses limites pour contenir l'affluence considérable des visiteurs. Un
engouement exceptionnel durant ces trois derniers jours, les organisateurs du
salon ont dû prolonger les horaires de fermeture durant ces deux derniers jours
(vendredi jusqu'à 20heures et samedi jusqu'à 22heures). Une affluence
particulière a été constatée au stand abritant l'entreprise nationale des arts
graphiques «ENAG», et ce, depuis trois jours, nous dira Mohamed Iguerb, directeur de la distribution chez ENAG. Notre
interlocuteur a souligné que les livres d'enfants et les livres de jeunes ont
été les plus demandés, pour ne pas dire les plus vendus lors de cette édition. Et
de préciser que même les livres littéraires avaient leur place dans cette
édition. Mohamed Iguerb a précisé qu'il y a eu une
forte demande en ce qui concerne le roman de Mihoubi
Salah «Une femme et deux amours». Idem pour l'ouvrage de M. Amimour
«Nous et le colonel», faisant référence à Mouammar Kadhafi. «Ce roman est
d'actualité, c'est pour cette raison qu'il a été parmi les plus vendus par
rapport à d'autres romans », a souligné le représentant de l'ENAG. Pour le directeur de la distribution de l'ENAG, malgré ce succès concernant l'affluence des visiteurs,
les ventes sont moins importantes par rapport à l'édition précédente. Les
raisons sont dues à plusieurs facteurs, précise notre interlocuteur. Le premier
facteur est la date choisie pour ce salon. «Cette date n'arrange pas les poches
des amoureux des livres ainsi que les familles, le salon a été programmé durant
la dernière semaine du mois de septembre, juste après le Ramadhan, l'Aïd et la
rentrée scolaire » affirme-t-il en poursuivant « autrement dit, les Algériens
sont déjà épuisés par les dépenses». L'autre facteur qui a fait également
fausse note «c'est le manque de transport pour les personnes qui ne sont pas
véhiculés » a-t-il mentionné en précisant que dans la précédente édition une
convention avait été signée entre le Salon et l'entreprise Etusa,
pour transporter les citoyens à partir de la place du 1er Mai. «Cette fois-ci, il
n' y a eu aucune convention». Enfin, en sillonnant le salon nous avons remarqué
le même engouement chez édition Casbah, où un petit espace a été réservé à
l'Américaine Helena Gobban, ancienne journaliste et
gérante d'une toute nouvelle maison d'édition «Just
World Books», celle-ci expliquait aux jeunes universitaires algériens curieux
que sa maison d'édition publie des livres et des témoignages d'écrivains arabes,
américains et israéliens qui sont contre l'occupation israélienne des
territoires palestiniens. Elle s'est dite contre « une culture américaine
occupée par des sionistes » en soulignant qu'étant ancienne journaliste aux
Etats-Unis, elle a dû constater qu'il y a eu plusieurs campagnes sionistes qui
suppriment tous écrits, idées, reportages retraçant la réalité arabe, notamment
palestinienne. Modestement, cette gérante de la maison d'édition «Just World Books » avait mis à la disposition des lecteurs
algériens quelques livres, à l'exemple du livre «Gaza Room» de Lilia El Hadad, un autre livre retraçant un témoignage sur
la guerre israélienne contre le Liban en 2006 de Rami Zurayk
. Elle a promis aux lecteurs de participer à l'avenir avec des livres traduits
en français et en arabe. Grosso modo donc, une grande affluence a été constatée
chez la maison d'édition Hachette, sur les livres parascolaires. Un engouement
chez les maisons d'éditions égyptiennes et syriennes, en ce qui concerne le
livre religieux. A noter qu'un nombre important de gérants de librairie sont venus négocier, durant ce dernier jour, avec les
responsables de maisons d'éditions étrangères la vente de quelques livres.