Le phénomène de la mendicité dans la daïra de Aïn
El Turck a tendance à aller crescendo au fil du temps
et ce, notamment avec l'apparition dans le paysage de femmes d'un certain âge. Le
marché et ses alentours immédiats, ainsi que les établissements publics de la
commune de Aïn El Turck plus
particulièrement, ainsi que les mosquées sont désormais le lieu de prédilection
favori de ces personnes, qui s'adonnent à la manche. Combien sont-ils à Aïn El Turck à avoir intégré le
monde de la mendicité ? Aucune statistique n'a pu être établie avec exactitude,
en partant du principe que l'on ne saurait inclure dans des données officielles,
une situation qui n'est pas censée exister. Un nombre indéterminé de ces
mendiants est inconnu dans le fichier de l'état civil de la commune de Aïn El Turck. En effet, nombre
d'entre eux sont déjà notoirement connus dans la cité éponyme de Sidi El Houari
où ils sillonnent sans répit ses artères et ses rues à longueur de journée. «Ils
se déplacent d'un endroit à un autre de la wilaya et même de ville en ville
pour certains, je le dis en connaissance de cause», a affirmé un chauffeur de
camion, demeurant dans la localité côtière de Bouiseville,
souvent en déplacement dans le cadre de son travail. Une petite minorité, qui
se fait aussi discrète que possible, figure parmi les familles, domiciliée dans
cette daïra et vivant au seuil de la pauvreté. Certains mendiants, des deux
sexes, s'installent pour la journée, à même le sol, dans des endroits
stratégiques, à proximité des boulangeries, le marché et les cafétérias de la commune
pour héler le passant, dans le but évident de susciter sa compassion.
D'autres sillonnent sans relâche les rues et les artères jusqu'à la
tombée du soir, en observant de fréquentes escales dans les cafés et salons de
thé. «J'ai beau leur interdire l'entrée de mon établissement, ils reviennent à
chaque fois le lendemain. Je compatis certes à leur situation mais leur
présence nuit à mon activité», a fait remarquer le gérant d'un café, situé dans
la localité côtière de Bouiseville. Leur présence est
également relevée durant l'été sur les plages du littoral. Ils parcourent de
longues distances en traversant. «Ils étaient une poignée quelques années plus
tôt», a fait remarquer un vieil habitant de la localité de St Germain. L'exemple
vivant à ce sujet est rapporté par ces femmes accompagnées d'enfants à bas âge,
qui se sont incrustées dans le paysage de ladite daïra. «Certaines croient dur
comme fer qu'elles exercent une activité légale au même titre qu'un salarié», a
affirmé un boulanger de la commune de Aïn El Turck, avant de renchérir : «lorsque je leur donne du pain,
elles ne semblent pas être satisfaites. L'une d'entre elles a carrément refusé.
Je lui ai fait comprendre qu'elle ne doit plus revenir dans mon établissement».
Le mois de ramadhan dernier, la mendicité a connu une grande effervescence, frisant
souvent l'agressivité, notamment dans le marché de ladite commune. Toujours est-il
que cet état de fait a été pris en considération par les autorités locales, qui
ont instruit, il y a quelques jours, une opération de
ramassage de personnes sans domicile fixe. La direction de l'action sociale, DAS
d'Oran, a entrepris au début du mois en cours, en collaboration avec la Protection civile de
l'Unité de Bouiseville et les services de la daïra, trois
opérations successives à Aïn El Turck.
Les personnes ramassées ont été placées dans des centres d'accueil de la wilaya
d'Oran.