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Le personnel enseignant et administratif du lycée Souiyah
El Houari, situé près du marché de gros des fruits et légumes, sur l'avenue Chakib Arslane à Oran, a vécu
l'horreur, hier et avant-hier. Tout a commencé jeudi après la fin de non-recevoir
émis par le conseil des classes de fin d'année pour les recours d'une vingtaine
d'élèves. Les concernés ont été renvoyés pour différents critères : âge, indiscipline
et faibles moyennes, selon le personnel enseignant. Dimanche matin, un groupe
d'élèves renvoyés a pris d'assaut l'établissement secondaire. Armés jusqu'aux
dents d'armes blanches, les assaillants ont essayé de s'introduire par la force
à l'intérieur de cet établissement. Après l'intervention des services de
sécurité, les assaillants ont pris la fuite. Pas pour longtemps. N'ayant pas
assouvi leur désir de vengeance, ils ont réinvesti les lieux dans l'après-midi.
Un membre du personnel administratif du lycée a failli faire les frais de cette
expédition punitive. «La victime qui travaille en tant que magasinier a été
aspergée d'acide par les assaillants. Il a, heureusement, réussi à se réfugier
dans l'établissement scolaire. La situation a dégénéré hier matin, après
l'intrusion d'un groupe d'élèves épaulés par leurs parents, à l'intérieur du
lycée. Les assaillants se sont introduits, durant la récréation, par la force, jusqu'à
la salle des professeurs. Ils étaient déterminés à «corriger» une enseignante, n'était-ce
l'intervention de ses collègues. Un groupe d'assaillants a même menacé de mort
et des pires représailles le censeur», raconte amèrement le représentant du Snapest, au niveau de ce lycée. Le personnel enseignant de
cet établissement secondaire a observé hier une journée de protestation pour dénoncer
«la chasse aux enseignants honnêtes». «Nous allons tenir une AG pour décider
des actions à entreprendre dans les prochains jours pour dénoncer l'insécurité
dans cet établissement», affirme notre interlocuteur.
Le bureau local du Snapest, un syndicat fortement représenté à Oran, a aussi promis d'observer une action de protestation dans les jours à venir «si rien n'est fait pour protéger le personnel enseignant». Par ailleurs, dans le lycée Ibrahim Tazi, à Courbet, les élèves des classes terminales ont boycotté, durant toute la journée de dimanche, les cours pour exiger le retour au nouveau système de la séance continue. Des parents d'élèves et des élèves avaient mis la pression, depuis la rentrée scolaire, sur l'Académie pour abandonner le système de la séance continue dans cet établissement secondaire. Ils avaient obtenu gain de cause et l'administration de ce lycée a décidé de revenir au système classique. Cependant le retour au système classique n'a pas arrangé tout le monde. Les élèves des classes terminales avaient ainsi boycotté jusqu'à nouvel ordre, les cours. Il faut avouer que le système de la séance continue arrange surtout les élèves des classes terminales au détriment des autres niveaux. Les parents d'élèves des classes terminales s'étaient acquittés en fait de fortes sommes pour assurer des cours de soutien à leurs enfants après 14h30, selon les commérages. La direction de ce lycée, qui accueille 1.200 élèves, a été finalement contrainte de réaménager les horaires des classes terminales pour satisfaire tout le monde : les parents, les élèves et? les écoles privées ! |
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