Au lendemain de la
Conférence d'Alger, la coopération internationale de lutte
contre le terrorisme s'accélère sur le terrain. Le Forum global de lutte
antiterroriste (GCTF) prend forme. Les textes fondateurs et les thèmes de
références de cette nouvelle structure ont été adoptés jeudi à New York par la
trentaine de pays membres fondateurs, dont l'Algérie. Cinq groupes de travail
thématiques et régionaux ont été créés. C'est la première action concrète sur
le terrain de la Conférence
internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les
pays du champ et les partenaires extrarégionaux, tenue les 7 et 8 septembre à
Alger. L'Algérie copréside avec le Canada le groupe de travail chargé du
renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme au Sahel. La première
réunion de ce groupe de travail est programmée pour les 16 et 17 novembre
prochain à Alger. Les 4 autres groupes de travail de ce Forum auront à se
pencher sur la Corne
de l'Afrique, l'Asie du Sud, la justice et la lutte contre l'extrémisme violent.
Le Comité de coordination sera coprésidé, pour un mandat de deux ans, par les
Etats-Unis et la Turquie. Le
ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a pris part jeudi au lancement de ce Forum global
de lutte contre le terrorisme, en présence, notamment, de la secrétaire d'Etat
américaine, Hillary Clinton, et des ministres des Affaires étrangères des
autres pays fondateurs de ce Forum. Messahel a
prononcé une allocution en présence du représentant du secrétaire général de
l'ONU. Il s'est aussi entretenu avec le secrétaire d'Etat adjoint US pour les
affaires africaines, Johnnie Carson. Le ministre
algérien a affirmé dans cette allocution, répercutée par l'APS, que le
lancement de ce Forum «pose un acte significatif et un jalon important dans
l'architecture mondiale de la lutte contre le terrorisme que nous voulons tous,
complète, cohérente et efficace». «Le Forum permet, dit-il, de contribuer à
renforcer le système de sécurité internationale». «L'Algérie, poursuit-il, félicite
le gouvernement américain pour cette initiative majeure et innovante qui voit
le jour à un moment où la menace terroriste est toujours présente dans le
monde». De leur côté, les officiels américains qualifient la conférence d'Alger
d'«un temps fort». Lors de son allocution, Hillary Clinton a déclaré que «tous
les pays sont vulnérables au terrorisme» et qu'une coopération internationale
est devenue incontournable pour contrecarrer ce phénomène». Mme Clinton estime
qu'«aucun pays ne peut combattre seul le terrorisme», indiquant que ce Forum
est «le maillon qui manquait pour conforter le partenariat international déjà
existant à travers la stratégie antiterroriste de l'ONU et les organisations
internationales et régionales, dont l'Union africaine». «Ce nouvel instrument
mondial établira des priorités, élaborera des solutions et tracera la voie pour
un optimum de résultats», explique-t-elle. Mme Clinton affirme qu'il s'agira
également d'améliorer «la compréhension des phénomènes à la fois de la
radicalisation de la violence, des recrutements et du maintien des soutiens aux
terroristes auprès de certaines communautés». «Ce Forum, dit-elle, sera un pôle
d'excellence qui réunira l'expertise pour mieux comprendre le terrorisme et
élaborer les meilleurs moyens pour y faire face».