«Près de la moitié des 22.000 mégawatts qui seront produits d'ici à 2030,
à partir des énergies renouvelables, seront destinés à l'exportation», a
affirmé, hier, Maiouf Belhamel,
directeur du Centre de développement en énergies renouvelables, qui était invité,
hier, de la radio chaîne3.
Un financement global de 120 milliards de dollars sera nécessaire pour la
production de 22.000 mégawatts d'électricité à partir des énergies
renouvelables, durant les vingt prochaines années. L'Algérie prendra en charge
le financement de la moitié de ce programme pour alimenter le marché local
d'ici à 2030 (soit environ de 60 milliards de dollars). Le gouvernement cherche
des partenaires pour assurer le financement de l'autre moitié du programme. Le
gouvernement escompte créer près de 200 000 emplois directs et indirects, notamment
grâce au segment de la sous-traitance locale, liés aux énergies renouvelables. «On
passera de presque zéro actuellement à 40% de l'énergie qui devraient être
constitués par les énergies renouvelables et même au-delà, à l'horizon 2030», espère
Belhamel. Ce plan du renouvelable sera réalisé en
trois phases. «La première, d'ici 2013, sera consacrée aux études et au
lancement de projets pilotes. La thermodynamique sera plus sollicitée», explique
M. Belhamel. La seconde, allant de 2014- 2015, verra
la réalisation des premières installations, et la troisième, s'étalant de 2016
à 2020, sera celle du lancement de l'industrie à grande échelle. M. Belhamel qualifie ce plan de développement des énergies renouvelables,
adopté en février dernier par le gouvernement, de «réaliste». 2.000 mégawatts
seront produits à partir de l'énergie éolienne, 2.800 mégawatts seront produits
grâce au solaire photovoltaïque et 7.200 mégawatts en utilisant le solaire
thermique. Pour une première étape, d'ici à 2013, 650 mégawatts seront produits,
pour atteindre plus de 2.500 mégawatts dès 2015. Le plan vise à atteindre, d'ici
2030,12.000 mégawatts d'énergies renouvelables sur une capacité installée
d'environ 35.000 mégawatts. Le groupement allemand Centrotherme
et Kinetics a obtenu le
contrat de réalisation de la future usine de modules photovoltaïques de Sonelgaz pour un montant de près de 29,8 milliards de
dinars. L'usine sera réalisée pour le compte de Rouiba
Eclairage, une filiale de Sonelgaz. La future usine, la
première en Afrique, sera d'une capacité de 100 à 120 MW/an à partir de 2012. L'unité
va permettre la réalisation de centrales thermiques.?Une
expérience pilote existe déjà à Hassi R'mel où une centrale électrique d'origine hybride (solaire
et gaz) y est inaugurée récemment. Le projet est mené près d'un gisement de gaz
naturel considéré comme le plus important en Algérie. Cette centrale produit 150
MW dont 25 mégawats à partir de l'énergie solaire. Réalisé pour le compte de
Neal (New Energy Algeria, une
filiale de Sonelgaz et Sonatrach),
ce chantier d'un coût de 315 millions d'euros devrait créer un million
d'emplois et ouvre à l'Algérie des perspectives d'exportation d'électricité
vers l'Europe. «Beaucoup d'autres sites sont identifiés pour intégrer les
énergies renouvelables», souligne M. Belhamel. La
première centrale photovoltaïque, qui est domiciliée à Ghardaïa, fonctionnera
en 2013. M.
Belhamel a aussi rappelé l'existence d'un projet de
réalisation d'une usine de silicium. «Le taux d'intégration doit être
important», insiste l'invité de la radio. Sonelgaz
compte encourager la fabrication locale des constituants de toute la chaîne du
solaire tels que les accessoires et fournitures annexes aux modules. Aussi, pour
mener à bien ce plan, l'Algérie doit investir dans la formation des compétences.
«C'est dans ce sens qu'un institut de formation dédié aux énergies
renouvelables a été mis en place récemment», souligne M. Belhamel
qui précise que «le nombre de chercheurs mobilisés est très faible, ne
dépassant pas 300 à temps plein». Le gouvernement escompte porter l'effectif
des chercheurs à 3 000. Enfin, évoquant la coopération internationale, M. Belhamel s'est dit «favorable» au projet porté par la
fondation Desertec, qu'il qualifie «d'une étape parmi
tant d'autres susceptible de favoriser un partenariat gagnant-gagnant».