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Pas moins de 340 millions de litres de lait cru ont été collectés depuis
janvier à fin juillet dernier, contre 395 millions de litres durant toute
l'année 2010». Ces chiffres ont été communiqués, hier, par Fethi
Messar, directeur de l'Office interprofessionnel du
lait (ONIL), qui s'exprimait sur la radio chaîne 3. Ce responsable indique que
son office espère atteindre 700 millions de litres de lait collectés à la fin 2011.
En Algérie, 80% de la quantité du lait cru produit localement n'est pas
collectée. Selon, le Dg de l'ONIL, «114 laiteries (dont
99 privées et 15 publiques) ont signé des conventions avec l'Office
interprofessionnel du lait (ONIL) pour bénéficier des quotas de poudre de lait
subventionnée. Ces conventions rentrent dans le cadre d'un dispositif mis en
place par le département de Rachid Benaïssa
consistant à conditionner l'acquisition de la poudre de lait subventionnée par
la collecte de lait pour le conditionner en sachets. Le dispositif escompte
encourager la collecte de lait cru produit localement. «Seules 12 laiteries
n'ont pas intégré le dispositif. Mais il n'est jamais trop tard. L'Etat aidera
ces dernières à adhérer au processus. Nous voulons que toutes les laiteries
adhèrent à ce dispositif», affirme M. Messar.
Les laiteries ont retiré l'appel d'offres qu'avait lancé l'ONIL. Elles avaient déposé leurs candidatures à conclure des contrats de partenariat avec cet office public. L'ONIL a fixé un moratoire jusqu'à ce mois de septembre pour permettre aux laiteries de se conformer au cahier de charges. Faute de quoi elles se verront exclues de la livraison de la poudre de lait subventionnée. Force est de constater qu'en dépit de ces efforts visant à encourager la production locale de lait, la facture des importations ne cesse d'évoluer. Les données du Cnis, centre des statistiques relevant des douanes algériennes, indiquent une forte augmentation de 93% des importations de produits laitiers sur les six premiers mois de 2011 par rapport à la même période de 2010. Les importations de la poudre de lait ont atteint 800 millions de dollars en 2010. Les Algériens consomment près de 4 milliards de litres de lait chaque année, mais nos élevages ne couvrent même pas le tiers de cette consommation. Dans le but de réguler la filière lait, le ministère de l'Agriculture a créé l'ONIL. Ce dernier est en relation avec 20 000 éleveurs et 600 collecteurs de lait cru qui le transportent aux laiteries qui sont conventionnées avec l'office. L'ONIL escompte faire baisser à terme la facture des importations de l'Algérie de la poudre de lait. Selon M. Messar, «le nombre d'éleveurs est passé de 14 300 en 2009 à 26 000 à fin juillet dernier». Pour produire davantage de lait, 51 000 vaches laitières ont été importées en trois ans. Un cheptel qui s'ajoute aux 830 000 vaches laitières que comptent nos fermes. Mais nos élevages sont de taille très réduite. En moyenne, les éleveurs détiennent entre 5 et 6 vaches laitières, une taille qui est loin de rivaliser avec celle en vigueur dans les pays développés, où la moyenne atteint une centaine de vaches par éleveur. Pour épauler les éleveurs, le ministère de l'Agriculture a instauré des primes. «L'Etat accorde aux laiteries une prime d'intégration du lait cru fixée à 4 dinars le litre et elle atteint 6 dinars au cas où le transformateur renonce à la poudre de lait. Les éleveurs perçoivent 12 dinars de prime par litre produit tandis que les collecteurs ont droit à 5 dinars par litre de lait collecté», rappelle M. Messar. L'Etat a aussi mis en place un crédit fédératif à taux bonifié à 3% étalé sur huit ans. A côté de ces primes d'encouragement de la production nationale, l'Etat devra également aider les élevages à acquérir des techniques modernes de production. Dans les pays développés, une vache laitière produit 60 litres de lait par jour. En Algérie, la moyenne de la production d'une vache dépasse rarement 12 litres par jour. Comme quoi, beaucoup de chemin reste à faire. |
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