Depuis plusieurs mois, les habitants de la cité Zabana
Ahmed, située sur les hauteurs d'Arzew, sont privés de téléphone et d'Internet.
Cet isolement a été dénoncé, hier, par de nombreux riverains dont des
responsables d'administration et d'écoles. A l'origine de ce désagrément, le
vol d'un câble téléphonique lequel a placé une partie de la cité dans
l'isolement total. Les habitants ne savent plus quoi faire devant ces
perturbations à répétition et des conséquences qu'elles engendrent sur le
quotidien des internautes. La situation devient pesante également pour les
commerçants et les professions libérales qui se sentent à leur tour bloqués
face à une coupure qui persiste et qui pèse lourd sur leurs activités. Le
problème n'est pas, en effet, propre qu'à cette cité, puisque la localité d'El-Mohgoun, relevant d'Arzew et située à quelques
encablures de ce pôle industriel, est également privée
du téléphone. Cette localité a été vidée de tous ses câbles du fait que huit
vols sont enregistrés par jour, a déclaré la chargée de la communication de la
direction d'Algérie Télécom d'Oran. Un état de fait préoccupant, vu qu'a priori
rien ne semble arrêter le phénomène du vol de câbles à Oran et à travers le
pays. Ainsi, cet isolement d'une partie de la cité Zabana s'explique, selon notre interlocutrice, par un
second vol perpétré au moment de la pose des câbles. Ces réseaux spécialisés
dans ces actes de sabotage et de vandalisme ont saisi l'occasion de la pose des
câbles en vue de leur installation pour s'emparer de la cargaison. Il y a lieu
de noter que l'opération concernant cette pose, en plus du bétonnage des
chambres, nécessite au moins trois jours. La direction a fait appel, dans ce
cadre, à une entreprise publique pour mener à terme ces travaux qui consistent
désormais au bétonnage des chambres, un dispositif qui permet plus ou moins de
maintenir sur place et de sécuriser les câbles. A Arzew, on saura que quatre
vols ont été perpétrés depuis le début de l'année. Les services d'Algérie
Télécom ont rétabli une partie de la cité et c'est au moment d'entamer les
travaux de la seconde partie qu'un second vol a été signalé, ajoute notre
interlocutrice. Devant cet état de fait, l'implication des riverains reste
largement souhaitée pour sécuriser les travaux. Autrement dit, la direction
veut s'assurer qu'au moment des travaux et surtout de la pose des câbles et des
dalles, le citoyen doit jouer un rôle pour sécuriser le chantier car les
auteurs de ces actes saisissent cette occasion pour s'emparer des câbles et le
revendre par la suite à la pesée. En souhaitant la coopération des habitants
pour mieux gérer le phénomène auquel la direction reste impuissante compte tenu
des dégâts occasionnés et des pertes sèches que subit l'AT. En effet, de
janvier à juin, quelque 89 affaires de vol de câbles ont été enregistrées à
Oran dont la majorité à Arzew. Quelque 15.893 mètres de
câbles ont été ainsi dérobés et 18.000 foyers ont été isolés. Les pertes
financières s'élèvent selon notre interlocutrice à 23 millions de dinars sans, bien
sûr, compter le manque à gagner subi par l'AT. Ces câbles sont délogés de leurs
canalisations y compris la fibre optique où il est difficile d'y remédier du
fait que AT doit refaire tout le tronçon, soit des km à réparer. Face à
l'ampleur du phénomène, AT se voit obligée de recourir à un autre procédé qui
est le WLL, le téléphone sans fil, et ce dans les zones à risque. Tel est le
cas des zones industrielles, El-Mohgoun, Aïn Beïda, Haï Nedjma, Haï Yasmine et tant
d'autres zones victimes de ces actes de sabotage. Une solution qui évitera les
préjudices occasionnés, vu que la mafia du cuivre n'est pas près de s'arrêter
malgré toutes les mesures prises par les services d'AT
et de Sonelgaz.