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El-Gammas, Benchicou : Des habitants dans la rue

par A. M.

Le pont donnant accès aux quartiers populaires d'El-Gammas et de Benchicou a été momentanément fermé hier matin à la circulation automobile par des manifestants qui ont exigé la venue des autorités locales avant de libérer la voie. Renseignements pris, il s'est avéré que ces manifestants, une cinquantaine d'hommes et de femmes, qui ont bloqué la voie avec des objets hétéroclites, sont issus de quatorze familles résidant dans le bidonville du quartier du 4e kilomètre, qui, selon leurs dires, n'ont pas été incluses dans l'opération du tirage au sort pour le relogement qui s'est déroulée avant-hier lundi au centre culturel Benbadis. Selon les informations recueillies auprès des citoyens des deux quartiers, le blocage de la voie a duré environ deux heures, entre 7 et à 9 heures.

Aussitôt alertés, des représentants de la daïra, du secteur urbain d'El-Gammas, de la sûreté urbaine, ainsi que le président du comité consultatif de la société civile, se sont rendus sur les lieux dans le but de discuter avec les manifestants, connaître leurs doléances et essayer de les convaincre de libérer la voie. Avant de donner de plus amples informations sur ce sujet, M. Louifi, président du conseil consultatif de Constantine, a précisé que l'obstruction du pont n'aurait duré que 25 minutes tout au plus. Le représentant de la société civile a expliqué ensuite les mesures prises par les autorités pour démontrer aux manifestants «qu'ils ont été induits en erreur par de fausses informations qui ont été distillées, selon lui, par des gens malveillants. Pour ce faire, commença notre interlocuteur, nous avons invité trois manifestants à nous accompagner à la daïra et au bureau de la Société d'architecture et d'urbanisme (SAU) qui effectue actuellement les recensements, et les représentants de ces familles ont pu constater de visu que le nom de leur bidonville figure bien dans la liste des sites qui vont être touchés, dans les prochains jours, par l'opération de tirage au sort qui va se poursuivre dans la commune de Constantine, et ce jusqu'à l'éradication totale de ce genre d'habitat».