Cinq jours après la fermeture de six discothèques à Tichy,
zone balnéaire située à l'Est de Béjaïa, le wali Hammou-Ahmed Touhami, a répondu
aux journalistes qui l'interrogeaient, hier, lors d'un forum organisé par la
radio locale.
« L'arrêté de fermeture de ces établissements a été signé en mars dernier.
Je n'ai pas à être pour ou contre la fermeture de ces établissements. Je ne
fais qu'appliquer la réglementation», a affirmé le premier responsable de la
wilaya. «L'exécution de l'arrêté de fermeture a été retardée suite aux
engagements écrits par les propriétaires concernés de se conformer aux
prescriptions réglementaires régissant le fonctionnement de ce type
d'établissements», a-t-il indiqué. «Un délai de 4 mois a été accordé pour la
concrétisation de ces engagements par les exploitants», poursuit le wali. «Un
seul propriétaire d'établissement a déposé un dossier de régularisation auprès
des services concernés de la wilaya. Un dossier qui a été rejeté par la
commission habilitée pour non-conformité aux dispositions de la loi», soutient
M. Touhami. «Les autres propriétaires concernés n'ont
déposé aucun dossier à ce jour», poursuit-il. «Ces décisions de fermeture ne
sont pas définitives mais sont destinées à servir d'avertissement aux
exploitants. En cas de récidive, des fermetures définitives seront envisagées»,
explique un responsable de la wilaya. Les exploitants des six discothèques ont
baissé rideau en espérant une levée de la décision de fermeture dont ils font
l'objet. Ils se défendent en estimant que leurs établissements sont conformes à
la réglementation». «J'ai entrepris toutes les démarches pour me conformer à la
réglementation», nous a affirmé, hier, un gérant d'une discothèque à Tichy. Beaucoup expliquent la décision de cessation
d'activité à la pression exercée, depuis plusieurs mois, par les habitants de
cette station balnéaire située sur le littoral Est qui n'ont cessé de protester,
parfois violemment, contre «la prolifération du phénomène de la prostitution. Ce
passage à l'acte de fermer les discothèques intervient une semaine après une
vague d'arrestation par la police de plusieurs femmes dans cette région
balnéaire, accusées d'«exercer illégalement la prostitution». Elles sont
appelées à comparaitre devant la justice. Quelques
jours auparavant, des dizaines de personnes ont marché dans la rue pour
réclamer des autorités de «mettre fin au phénomène de la prostitution». Ce
n'est pas la première manifestation du genre dans cette zone balnéaire. Fin mai
dernier, une centaine d'habitants de Tichy avait
observé un rassemblement pacifique devant le siège de la sûreté de daïra, pour
réclamer, une nouvelle fois, des pouvoirs publics de «mettre un terme à la
prostitution.» Les jeunes protestataires avaient bloqué la route nationale
reliant Bejaïa à Sétif et à Jijel. Les manifestants
ont déjà eu à fermer à plusieurs reprises cette route nationale. Les
protestataires précisaient que «leur action n'est nullement dirigée contre
l'activité commerciale des hôtels ou autres lieux de débits de boisson, mais uniquement
contre la prostitution». Durant la nuit du 5 au 6 mai dernier, huit hôtels
avaient été saccagés par des jeunes suite à un rassemblement. Les jeunes se
sont attaqués à l'aide de pierres aux façades vitrées des hôtels et aux boites
de nuit. Les véhicules qui étaient garés dans les parkings ont aussi fait les
frais de la descente punitive des assaillants. Les huit propriétaires d'hôtels
saccagés ont déposé plainte contre 25 présumés auteurs «d'actes de destruction
de biens privés». Certains de ces présumés auteurs de saccage ont été
identifiés, tout récemment, et sont sous le coup de poursuites judiciaires.