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Le département d'Etat américain a indiqué hier que la Constitution et les
autres lois algériennes protègent la liberté religieuse, relevant que les
citoyens peuvent créer des organismes dont les objectifs comprennent la
protection des libertés fondamentales. Dans son rapport mondial sur les
libertés religieuses publié hier, le département d'Etat cite l'ordonnance
algérienne 06-03 qui prévoit aux non musulmans la liberté de pratiquer les
rites religieux, à condition que l'exercice de ces derniers soit en conformité
avec, respectivement, la
Constitution, l'ordonnance en question et avec d'autres lois
et règlements, et que l'ordre public, la moralité et les droits de base et
libertés d'autrui soient respectés. Il mentionne également que «la conversion
de l'islam vers une autre religion n'est pas illégale au regard du droit civil
et l'apostasie n'est pas une infraction pénale». En outre, «le gouvernement
algérien a autorisé des groupes missionnaires pour mener des activités
humanitaires dans la mesure où elles ne sont pas considérées comme activités de
prosélytisme», note-t-il. Le rapport souligne aussi que la société algérienne
tolère, en général, les étrangers et les citoyens qui pratiquent des religions
autres que l'islam. Soulignant que «les extrémistes ont, parfois, harcelé et
menacé la sécurité personnelle de certains convertis au christianisme, les
chefs religieux musulmans et politiques ont critiqué publiquement les actes de
violence commis au nom de l'islam». A Alger, les services religieux sont
principalement fréquentés par des membres de la communauté des expatriés et
diplomatiques, les résidents étrangers occidentaux, les migrants subsahariens
africains, et quelques chrétiens algériens, note-t-il encore. Par ailleurs, le
département d'Etat indique que l'ordonnance 06-03 décrit les restrictions
applicables qui stipulent que toutes les structures destinées à l'exercice du
culte non musulman doivent être enregistrées auprès de l'Etat. Précisant que la
loi algérienne stipule aussi que le culte non musulman ne doit avoir lieu que
dans une structure destinée à ce culte, le rapport détaille les conditions de
la tenue des services religieux des non musulmans. Sur ce point, le département
d'Etat affirme que si une demande de permission doit être soumise au wali pour
l'organisation d'événements spéciaux religieux non musulmans, aucune
interdiction n'a été constatée en 2010 dans ce sens. Observant que l'église
catholique romaine est la seule reconnue officiellement comme groupe religieux
non musulman, le rapport écrit que «les anglicans, les adventistes du septième
jour et d'autres églises protestantes ont formulé des demandes d'inscription, et
aucune ingérence du gouvernement dans la tenue de leurs services religieux n'a
été signalée». La
Commission algérienne des services religieux non musulmans, qui
est l'entité gouvernementale chargée de réglementer le processus d'inscription
de cette catégorie de groupes, a reçu 12 à 13 demandes d'accréditation des
différentes confessions protestantes, ajoute-t-il. En outre, rapporte-t-il, les
textes religieux non islamiques et les cassettes vidéo y afférentes sont
disponibles en Algérie, précisant qu'il existe à Alger des magasins qui sont
autorisés à vendre des bibles en plusieurs langues (arabe, français et berbère)
et que les chaînes de radio publiques continuent à diffuser les services
religieux de Noël et de Pâques en français. Il note aussi que «le gouvernement
interdit la diffusion de toute production littéraire qui dépeint la violence
comme un précepte légitime de l'islam».
Le ministère algérien des Affaires religieuses et des Waqfs, indique le département d'Etat, a donné des instructions aux organismes membres de la Commission nationale des services religieux non musulmans «pour instruire leurs employés à faire appliquer l'ordonnance 06-03 de façon équitable et d'interdire sa manipulation en fonction des croyances propres des responsables». Aussi, le département de Hillary Clinton souligne qu'il n'est pas signalé des détenus ou des prisonniers religieux en Algérie. Par ailleurs, le rapport américain note que des membres du gouvernement algérien ainsi que des leaders politiques avaient assisté à la cérémonie de l'église catholique romaine Notre-Dame-d'Afrique d'Alger, marquant l'aboutissement d'un projet de rénovation de trois ans. Sur ce point, le département d'Etat a tenu à préciser que «le gouvernement algérien a fourni 51 millions de DA (710.000 dollars)» au titre de sa contribution à la rénovation de cette église. |
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