Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les syndicats pas satisfaits

par Mokhtaria Bensaâd

La déception est totale pour les syndicats autonomes de l'Education après leur réunion avec le secrétaire général du ministère de l'Education en présence des représentants du ministère des Finances et de la direction générale de la Fonction publique. Le mécontentement a été exprimé, hier, par les quatre syndicats SNAPEST, CNAPEST, UNPEF et FNTE, ainsi que l'insatisfaction des résultats des différentes rencontres qui ont eu lieu au ministère. Conséquence, la menace de grève plane toujours sur le secteur et le partenaire social se mobilise pour des actions de protestation, en appelant toutes leurs sections syndicales à organiser des assemblées générales pour étudier la situation. Après l'échec de ces pourparlers, le département de Benbouzid a du pain sur la planche alors que l'année scolaire n'est qu'à ses débuts.

C'est à travers des communiqués de presse que les quatre syndicats ont voulu informer l'opinion publique de leur position. Une position qui exprime clairement la détermination du partenaire social à poursuivre son mouvement, sans concession aucune, par rapport aux différentes plateformes de revendications. Le régime indemnitaire, la gestion des œuvres sociales et le statut particulier ont été les points essentiels débattus lors de ces réunions. Le régime indemnitaire reste le talent d'Achille pour les syndicats qui ont rejeté à l'unanimité les augmentations décidées par le ministère. En effet, le département de Benbouzid a fait une étude comparative des régimes indemnitaires des autres personnels de la Fonction publique. Cette étude a montré une faible différence qui serait au profit des fonctionnaires du secteur de l'Education. Sur cette base, il a été décidé de calculer la prime de qualification sur la base du salaire principal au lieu du salaire de base actuel, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Après étude, les syndicats ont constaté que les augmentations seront insignifiantes et ne répondent pas au pouvoir d'achat qui est en continuelle augmentation. Le Syndicat national des professeurs de l'Enseignement secondaire et technique (SNAPEST) est sorti, quant à lui, déçu de la réunion, estimant que la revendication la plus importante qu'attendent depuis longtemps les enseignants, n'a pas été satisfaite et a laissé toute la corporation dans le désarroi. Concernant la gestion des œuvres sociales, le SNAPEST maintient, selon le coordinateur régional, M. Aous, la même position, celle de la création de commissions dans chaque établissement pour une transparence dans la gestion, alors que le ministère a décidé que la gestion soit confiée à une commission nationale et des commissions de wilaya.

Sur le statut particulier, le SNAPEST est pour la révision telle que proposée par le ministère qui a donné un délai jusqu'à fin novembre pour finaliser l'étude. Pour leur part, l'Union nationale des travailleurs de l'Education et de la Formation (UNPEF) et le Conseil national autonome des professeurs de l'Enseignement secondaire et technique (CNAPEST), ont élaboré un communiqué commun où ils expriment, eux aussi, leur déception de cette rencontre et regrettent que plusieurs dossiers n'ont pas été abordés tels que la prime d'encouragement, la médecine du travail, le logement et la retraite. Pour étudier de nouveau cette nouvelle donne, le conseil national de l'UNPEF va se réunir les 24 et 25 septembre après les assemblées générales. Même son de cloche du côté de la Fédération nationale des travailleurs de l'Education (FNTE).

Les résultats de cette réunion avec le ministère n'ont pas été à la hauteur de ses aspirations arguant que le syndicat campe sur sa position en maintenant la même plateforme de revendications, à savoir l'augmentation des salaires, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/ relative à la relation de travail, la retraite après 32 ans de service pour les hommes et 25 ans pour les femmes, la révision du statut particulier? Le secrétariat national de la FNTE lance un appel à la base pour une mobilisation autour de ses revendications et présenter des propositions pour la révision du statut particulier. La FNTE n'exclut pas aussi de durcir le ton si aucune suite n'est donnée à ses revendications.