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Développement local: L'argent ne fait pas le bonheur !

par A. El Abci

« Les dépenses publiques ne font pas le développement et encore moins le développement durable. Il faut en plus des dépenses, impliquer les citoyens et autres acteurs dans les actions à mener.» C'est ce qu'a déclaré le délégué au Développement local, auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Abdelkader Khellil, lors de la rencontre d'évaluation qu'il a animée, hier au siège de la wilaya de Constantine et à laquelle ont assisté le wali, les directeurs de l'exécutif, les maires et chefs de daira de wilaya. Étaient également présents des élus locaux (APW et APC), des représentants de l'université Mentouri et de la société civile. Dans son intervention, M. Khellil a insisté pour signifier que «le tout état n'est pas la seule façon d'agir, et que la bonne gouvernance en matière de développement local veut dire aussi et surtout une bonne écoute des concernés directement par les projets à réaliser. Mieux encore, il faut les faire participer aux projets en question et ce, depuis la conception jusqu'à la réalisation.» Et le conférencier de lancer qu'«il y a assez des projets déjà inscrits mais que personne n'a demandé. Pour plus d'efficacité dans les actions, il faut que les populations adhèrent, et elles adhèreront d'autant plus qu'elles se sentent impliquées et que le projet dont il s'agit est perçu d'une certaine manière, comme étant le leur». Selon ses propos, «la bonne gouvernance et plus particulièrement celle dite locale, n'est pas une simple mode mais une revendication de la population, qui nécessite une meilleure organisation à l'effet d'optimiser les valeurs ajoutées managériales que peuvent apporter les différents acteurs à impliquer dans les actions à entreprendre». Dans ce cadre, l'orateur évoquera le potentiel énorme en ressources humaines que représentent les cadres actifs, mais aussi ceux à la retraite, qui peuvent être mobilisés et par le biais d'un panel, les faire participer à la recherche des meilleures solutions. Il fera état également de l'autre démarche qui demeure à la portée des collectivités locales, celle de ne plus penser en terme de «villes nouvelles», mais de penser à un certain équilibre entre la ville et la campagne en revitalisant cette dernière, et en agissant dans le sens d'une recomposition de l'espace entre elles. Ce qui veut dire se tourner vers l'arrière-pays, en privilégiant le développement de petites villes, dont la gestion sera beaucoup plus maîtrisable. Il y a lieu, poursuivra-t-il, de réfléchir en termes de cohérence régionale, dans le cadre d'agropoles ou de technopoles, à l'instar de la mécanique pour Constantine, etc.

Dans le débat qui a suivi, plusieurs élus et responsables ont soulevé des contraintes que rencontrent la wilaya et qui concernent une trop grande centralisation des décisions et une organisation des collectivités locales très ancienne, si bien que les structures datent pratiquement de 1962. Système qui ne peut à l'évidence, satisfaire les préoccupations des citoyens d'aujourd'hui. Une autre élue se plaindra que Constantine ne figure dans aucun pole d'excellence, alors que sa vocation touristique par exemple n'a pas besoin d'être prouvée. D'autres points ont été évoqués à l'instar de la faiblesse de la fiscalité locale, des ressources humaines qui existent mais qui sont marginalisées, d'une véritable crise du foncier qui handicape le développement, etc.