Le personnel médical et paramédical, à
l'appel des syndicats représentés au sein du plus grand établissement
hospitalier de la wilaya, a observé hier lundi un arrêt de travail d'une heure,
obligeant les malades à se rabattre vers d'autres structures pour se soigner. «
Une femme âgée, gravement malade, est arrivée à l'hôpital juste au moment de
l'arrêt de travail et personne n'a voulu la soigner, obligeant son fils aîné à
l'évacuer sur ses bras vers un cabinet privé », tempête un témoin venu rendre
visite à son fils hospitalisé. En effet, depuis le limogeage au début du mois
du directeur de l'EPH « Youcef
Damardji », une « confusion totale règne au sein de
l'établissement, au point que même nos salaires n'ont pas été versés », fulmine
un chef de service en poste au niveau du pavillon des UMC. Depuis le départ de
l'ancien directeur, le « poste est resté vacant et une anarchie totale prévaut
ici en matière de situation administrative des employés », renchérit un autre
syndicaliste qui se dit « ne pas comprendre pourquoi le plus grand hôpital de
la wilaya reste sans directeur depuis près d'un mois ». Et le mouvement de
protestation ne compte pas s'arrêter là puisque des arrêts de travail de deux
heures sont prévus aujourd'hui mardi avec le rajout d'une heure chaque jour, «
tant que la situation reste bloquée », prévient le représentant du syndicat du
personnel paramédical.
L'établissement public hospitalier « Youcef Damardji » de Tiaret
connaît une instabilité chronique en matière d'encadrement puisqu'il « consomme
en moyenne un directeur tous les deux ans et ce, depuis vingt ans », rappelle
un médecin généraliste en poste au niveau du pavillon des urgences
médicochirurgicales.