Celui qui emprunte l'axe routier du CW44 -déclassé en chemin vicinal- longeant
les quartiers de Haï Ezzohour (ex-Roseville)
et Haï Ouarsenis (communément appelée Sardina), sera surpris par l'existence
d'une longue chaîne de dos-d'âne, d'une configuration pour le moins bizarre, qui
lui posera à coup sûr d'énormes désagréments. Ces ralentisseurs « sauvages »
sont l'œuvre d'un groupe de riverains qui ont décidé de leur propre chef et
sans crier gare, d'ériger sur la route ce dispositif autant dangereux que
contraignant pour la circulation automobile, foulant ainsi au pied toutes les
lois et les institutions de l'Etat. Sur une distance de près de 100 m, entre l'annexe de
l'état-civil de Roseville et l'affaissement de la
chaussée où la DTP
projette de construire un ouvrage d'art, une dizaine de dos-d'âne se dressent
sur le chemin des usagers ; un ralentisseur plutôt un obstacle tous les 10m. Pire
encore ces dos-d'âne en béton sont excessivement élevés -dépassant 20 voire 25
cm- et sont disposés de manière inspirée de ces disposifs
qu'on voit dans certains barrages de police ou des circuits des pistes
d'entraînement des conducteurs cascadeurs. En effet, l'automobiliste est obligé
de slalomer et de zigzaguer entre ces obstacles à mi-chaussée disposés
alternativement de part et d'autre de la route. Interrogé à ce sujet, le
président de l'APC de Mers El-Kébir,
Meftahi Ahmed, a affirmé que: «en ma qualité de maire
de cette commune, j'ai officiellement déposé, il y a une semaine, une plainte
contre X auprès de la brigade de gendarmerie nationale pour mise en place de
dispositifs en dur de nature à entraver la circulation sur la voie publique et
à en perturber le trafic et nuire à la sécurité des usagers.«
Le maire ajoute : « n'ayant reçu aucune suite depuis, j'ai jugé utile d'envoyer
un fax de rappel à la gendarmerie.» A la question: «l'acte de destruction des
ralentisseurs anarchiques ne relève-t-il pas des prérogatives du président de
l'APC ? Le maire, en sa qualité d'officier judiciaire
en vertu de la loi, a-t-il besoin de saisir la police ou la gendarmerie pour
anéantir un dispositif informel et nuisible, érigé par des citoyens sur la
route nationale ?» Le maire a eu cette réponse: «j'ai besoin de la force
publique pour procéder à un tel acte, je ne peux pas risquer l'éventualité
d'entrer en conflit avec des habitants.» Le maire tient à préciser qu'il avait
reçu une demande de la part d'un groupe de riverains pour la mise en place de
ralentisseurs sur ce tronçon très fréquenté par les enfants, et en particulier
les écoliers. Il leur a, ajoute-t-il, répondu que «l'APC
va entamer les procédures administratives pour réaliser ce dispositif. Mais, quelques
jours plus tard, j'ai été étonné d'apprendre qu'on a érigé des dos-d'âne à ce
niveau.» «Etant donné que l'enveloppe de 2 millions de DA dégagée pour la
réalisation de ralentisseurs dans divers points du réseau routier de la commune,
n'a pas suffi, nous avons dû solliciter une autre enveloppe pour prendre en
charge les axes restants», indique encore le maire.