L'UGTA plaidera pour l'augmentation des salaires et par conséquent pour l'amélioration
du pouvoir d'achat des travailleurs lors de la prochaine tripartite, réunion
qui devra regrouper, le 29 septembre prochain, le Premier ministre, le patronat
et l'UGTA.
C'est ce qu'a affirmé hier Salah Djenouhat, membre
du secrétariat national de l'UGTA. Ce syndicaliste, qui
était invité de la radio chaîne3, a détaillé quelques-unes des propositions que
soumettra la centrale syndicale. Cette rencontre intervient près de trois mois
après la dernière tripartite qui était dédiée à l'entreprise et à l'investissement,
qui eu lieu le 28 mai dernier. "Nous avons convenu avec nos partenaires de
discuter sur les pensions des retraités, les conventions de branche et de leur
élargissement au secteur privé et sur la redéfinition du salaire minimum
garanti (SNMG)", révèle ce responsable syndical. Le SNMG devrait se situer,
selon des sources syndicales, entre 16 000 DA et 20 000 DA. Lors de cette
tripartite, il est question de se pencher également sur l'article 87 bis du
code du travail, l'impôt sur le revenu global (IRG) ainsi que la promotion et
la protection de la production nationale. "Une ultime rencontre est
programmée avant la tripartite pour s'entendre sur l'ordre du jour", souligne-t-il.
M. Djenouhat trouve que "le pouvoir d'achat des
travailleurs est érodé". "L'UGTA a mis en place, depuis plusieurs
mois, un groupe de travail pour dégager des propositions sur le relèvement du
SNMG", affirme-t-il. "Ce groupe de travail a formulé un certain
nombre de propositions avec des simulations et des études à l'appui. Nous
sommes optimistes sur l'amélioration du pouvoir d'achat", insiste l'invité
de la radio. "Avant la tenue de la tripartite, poursuit-il, nous ne
pouvons pas divulguer des chiffres pour le SNMG pour laisser la primeur à nos
partenaires. Nous plaidons pour une amélioration sensible du pouvoir d'achat",
se contente-t-il de dire. La dernière revalorisation du SNMG à 15 000 dinars
remonte à janvier 2010. Une récente étude de l'UGTA a
fixé le salaire minimum à 35 000 dinars, vu le taux d'inflation qui ne cesse d'éroder
le pouvoir d'achat de la majorité des salariés. Les sept syndicats autonomes du
secteur de l'éducation ont plaidé pour un salaire minimum à 40 000 dinars. Les
discussions de la prochaine tripartite porteront aussi sur le nouveau code du
travail dont d'importants points n'ont pas encore été tranchés. "Si le
gouvernement maintient l'article 87 bis, toute revalorisation du SNMG sera
absorbée. Nous plaidons pour la redéfinition du SNMG pour éviter que les
valorisations concomitantes des primes ne soient pas absorbées par l'article 87
bis et permettre aux salariés de bénéficier d'augmentations sensibles de leurs
salaires", explique M. Djenouhat. Évoquant la
question de l'IRG, ce responsable syndical trouve "anormal
le fait qu'un boulanger ou un commerçant paye moins d'impôts au titre de l'IRG qu'un salarié". "Le salarié est contraint de
contribuer par un prélèvement à la source. Le système de paiement de l'IRG doit être revu de fond en comble pour permettre une
imposition équitable pour tous les contribuables", dit-il. M. Djenouhat réclame enfin l'amélioration de la situation des
retraités par la valorisation de leurs pensions qui devra notamment être
effective via l'abattement de l'IRG", insiste-t-il.
Il est à rappeler que le Président de la République a récemment consacré une
augmentation de la part de la fiscalité pétrolière au profit du Fonds national
des réserves de retraite. Ce fonds est principalement financé par l'injection
de 2% de la fiscalité pétrolière annuelle.