Le torchon brûle
entre la Direction
Générale de Najda Maghreb SPA, filiale
d'Hyproc Shipping Company, et
la section syndicale de l'entreprise, appelées aujourd'hui à se mettre face à
face devant la justice, dans une audience qui devra soit confirmer soit
infirmer le «caractère légal» de la grève déclenchée mercredi dernier par les
travailleurs sur appel du partenaire social. Une procédure qui intervient suite
à une plainte déposée mercredi dernier par la Direction Générale
de Najda Maghreb au niveau de la section sociale près
le tribunal d'Arzew où elle remet en cause le «caractère légal» de la grève. Selon
l'administration de l'entreprise, «le mouvement de grève de certains
travailleurs est motivé par une demande de réintégration à la société mère (Ndlr : Hyproc). Or, la
satisfaction de cette revendication dépasse les prérogatives de la Direction Générale
qui l'a soumise à qui de droit». Répondant aux déclarations du secrétaire
général de la section syndicale, notamment sur la question relative à la
gestion de l'entreprise vivement critiquée par le représentant des travailleurs,
la Direction
s'est dite, par la voix d'un cadre de l'Administration, outrée par des propos
qualifiés non seulement de «non fondés» mais aussi de «complètement déplacés», estimant
que la gestion de l'entreprise reste du ressort exclusif de la Direction Générale,
laquelle doit en répondre devant le Conseil d'administration. Pour
l'Administration, «la
Direction générale actuelle de l'entreprise, installée depuis
juillet 2006, en concertation avec les organes sociaux de l'entreprise (Conseil
d'Administration et Assemblée Générale), a mis en place un plan de redressement
de l'entreprise qui se trouvait en situation critique». La mise en place de ce
plan a permis, ajoute la même source, «de réaliser une augmentation du capital
social de la société pour lui permettre d'avoir la qualité d'importateur pour
poursuivre et développer cette activité qui était à l'arrêt depuis 2004». Une
démarche qui explique, est-il noté, la résorption de «tous les déficits
antérieurs, consolidant ainsi les fonds propres de l'entreprise». Aussi, ajoute
la même source, ce plan a permis «la distribution des primes d'intéressement à
l'ensemble des travailleurs à partir de l'exercice 2007 alors qu'auparavant, seul
le personnel transféré en bénéficiait», avant de souligner «la permanisation de tout le personnel contractuel en 2010. La Direction Générale
de Najda Maghreb précise, par ailleurs, que «si
l'effectif de l'entreprise est passé de 80 en 2002 à 62 aujourd'hui (et non pas
48 comme déclaré par le SG de la section syndicale), cela s'explique par les
départs en retraite d'une partie du personnel. La même source note, cependant, que
«la valeur ajoutée n'a, au contraire, pas cessé d'augmenter. Ce qui a permis à
l'entreprise d'accorder à ses travailleurs trois (03) augmentations
conséquentes de 08% à partir du 01/01/2009, 15% à partir du 01/01/2010 et 05 % à
partir 01/01/2011». «Les effectifs sont appelés à évoluer qualitativement pour
atteindre 70 travailleurs dans un très proche avenir», soutient encore la même
source.