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P rofitant de la saison estivale et des grandes
chaleurs entraînant une grande consommation, certains producteurs d'eaux
minérales ont procédé à l'augmentation des prix de leurs marchandises. Cette
situation s'est répercutée sur le consommateur, puisque la bouteille de 1,5 litre chez le
détaillant est passée de 25 à 30 dinars et la petite bouteille de 0,5 litre de 15 à 20
dinars.
Approchés, certains commerçants affirment que le prix du fardeau de 6 bouteilles a augmenté de 30, voire 40 dinars pour certaines marques. «Le fardeau de 6 bouteilles d'eau minérale de 1,5 litre, qui se vendait à 110 dinars, se vend actuellement auprès des grossistes à 140 et même à 150 dinars», dira Mohamed, vendeur dans un magasin d'alimentation générale au quartier de Medioni. «Les grands producteurs d'eaux minérales ont augmenté les prix de leurs produits », ajoute notre interlocuteur. Une flambée des prix qui a surpris les ménages en cette période de grande chaleur caractérisée par une forte consommation d'eau. Toutefois et malgré cette augmentation, certains commerçants se contentent d'une petite marge bénéficiaire et continuent de vendre la bouteille de 1,5 litre à 25 dinars et la bouteille de 0 ,5 litre à 15 dinars. Certains ménages, qui ont l'habitude de consommer l'eau minérale pour différentes raisons et notamment ceux qui ont des enfants en bas âge et qui préfèrent leur donner de l'eau minérale par mesure de sécurité, pour faire un peu d'économie, optent pour les bonbonnes de 5 et de 6 litres qui sont cédées entre 55 et 65 dinars. « J'ai un nourrisson de 6 mois à qui je donne uniquement de l'eau minérale : c'est pour cela que j'achète des bonbonnes de 6 litres et ça me revient moins cher que d'acheter des bouteilles. Mais ce n'est pas toujours évident, surtout lorsqu'on a besoin de sortir, car ce n'est pas pratique de se déplacer avec une bonbonne de 6 litres: alors j'achète des bouteilles. Je trouve que le prix de ces bouteilles est exagéré, d'autant que cette eau est un cadeau de la nature», dura une mère de famille. A signaler que sans frôler la pénurie, les quantités d'eaux minérales sur le marché, ces derniers jours, ne sont pas suffisantes par rapport à la forte demande. Certains distributeurs parlent de perturbations dans les livraisons dans les jours qui ont suivi les fêtes de l'aïd El-Fitr. Notons que le marché de l'eau minérale en Algérie est en constante progression. Un marché très important, auquel d'ailleurs les firmes internationales accordent aujourd'hui un intérêt particulier. Auparavant, le premier responsable du secteur des ressources en eau a indiqué à la presse que les prix de l'eau minérale seront revus à la baisse, et ceci grâce à la concurrence qui règne dans le domaine de la production de cette dernière. En effet, le ministre a expliqué que la forte production et la grande concurrence, ainsi que l'investissement des sociétés étrangères dans la production des eaux minérales et de source, permettront de baisser les prix de ce produit. Cette baisse des prix s'effectuera, selon le même ministre, au niveau des taxes de production. La hausse des prix est due principalement, selon les producteurs, à la majoration des taxes de production qui se trouvent de plus en plus onéreuses. Cette nouvelle, tant souhaitée, ravira certainement les consommateurs algériens qui verront, pour la première fois, un produit de large consommation baisser ses prix. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Pour rappel, ce secteur a été secoué, il y a quelques années, par de graves révélations du rapport des services de contrôle de la qualité qui indique que, souvent, les produits commercialisés n'ont pas les caractéristiques d'une eau minérale. Il faut savoir qu'il existe en tout une trentaine de marques d'eaux minérales commercialisées en Algérie. Ces opérateurs mentionnent toujours sur les étiquettes d'emballage que leurs produits sont une eau minérale naturelle. Or, le citoyen n'a pas les moyens de vérifier si tel produit est une eau minérale ou une eau de source. Cette tâche incombe principalement au ministère des Ressources en eau chargé de l'attribution des concessions aux opérateurs. Les services du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes effectuent des contrôles réguliers des eaux minérales commercialisées sur le marché national, affirment les services du commerce. Le décret exécutif relatif à l'exploitation et à la protection des eaux minérales naturelles et eaux de source du 15 juillet 2004 a souligné que «l'eau minérale naturelle est une eau microbiologiquement saine provenant d'une nappe ou d'un gisement souterrain, exploitée à partir d'une ou plusieurs émergences naturelles ou forées, à proximité desquelles elle est conditionnée». L'eau est définie comme étant «une eau d'origine exclusivement souterraine, apte à la consommation humaine, microbiologiquement saine et protégée contre les risques de pollution». Le législateur a relevé que «les travaux de captage, de transport, de stockage et d'embouteillage des eaux minérales naturelles et des eaux de source sont considérés comme des activités d'exploitation d'eau minérale naturelle ou d'eau de source». Les opérateurs sont tenus, affirme-t-on, d'installer et de faire fonctionner un système de contrôle interne de la qualité de l'eau à tous les niveaux de la production, comportant un laboratoire intégré à l'usine de conditionnement. |
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