Les forces armées des alliés, sous commandement de l'Otan, ne quitteront
pas la Libye, au
lendemain de la capture ou de l'élimination de Kadhafi. C'est ce qu'a affirmé, lundi
après-midi, le SG de l'Organisation transatlantique.
« L'Otan restera en Libye tout le temps qu'il faudra, sans une minute de
plus» a déclaré le SG de l'Otan, Anders Fogh
Rasmussen, lors d'une conférence de presse donnée, lundi après-midi, au Centre
international de presse de Bruxelles. Et d'ajouter : «de toutes les façons, l'Otan
ne quittera pas la Libye
tant que la vie des civils libyens est en danger». Voilà pour ceux qui comptent
sur «l'épuisement» des forces armées des alliés sous commandement de l'Otan, ou
croient à leur fin de mission en Libye dès que le sort de Kadhafi sera résolu. «L'arrestation
de Kadhafi est un élément qui compte dans la suite des opérations de l'Otan, mais
notre mission ne prendra fin que lorsque nous serons certains de la capacité du
CNT libyen à assumer la protection des civils» a résumé M. Anders Rasmussen. Et
là est tout le problème : de quels civils parle le SG le l'Otan ? S'agit-il des
soutiens aux rebelles ou ceux qui restent fidèles à Kadhafi et sa famille ? En
réalité, les propos du patron de l'Otan laissent entendre que les alliés
occidentaux ne sont pas prêts de quitter la Libye, même après la capture ou la disparition de
Kadhafi. Les journalistes ont fait remarquer à M. Rasmussen que les rebelles et
le CNT parlent de cessez-le-feu et appellent les loyalistes à Kadhafi à la
reddition, mais continuent dans le même temps leurs attaques à l'arme lourde
sur les positions des loyalistes. «C'est parce que les loyalistes continuent de
résister. Ils ont riposté, hier, par des tirs de missiles de type scud» a répliqué M. Rasmussen. Concernant la stratégie
poursuivie par l'Otan, il apparaît clairement que la Libye est «cédée» aux
Européens, Français, Italiens et Anglais en particulier, puisque le SG de
l'Otan évite, à ce jour de citer les USA comme, directement, partie prenante
dans le sort qui attend la Libye
. «Les forces de l'Otan impliquées en Libye, soit les alliés européens et le
Canada, ont monté en six jours, les opérations en Libye? avec, il est vrai, l'appui
américain dans les domaines des transmissions et de la surveillance par les
avions drones», a tenu à préciser M. Rasmussen. Dans cet ordre d'idées, il a
parlé du prochain Sommet de l'Otan prévu en mai 2012 à Washington. Sommet
durant lequel les alliés de l'Otan profiteront pour «tirer les leçons» de
l'opération en Libye. Il s'agit, selon M. Rasmussen, d'assurer une «défense
plus intelligente, c'est-à-dire rationaliser les dépenses financières». Il a
rappelé, à cette occasion, la décision de l'Otan d'officialiser et de rendre
opérationnel le projet du «bouclier antimissiles», en
Europe. Interrogé sur la rumeur qui accuse la Chine de vendre, en secret, des armes aux troupes
de Kadhafi, M. Rasmussen a marqué son étonnement en fronçant les sourcils, et
tenu à préciser que cela «relève de la rumeur, parce qu'en réalité il n'y a
rien de cela». Quant à la position de l'Union africaine et de la Ligue arabe dans la crise
libyenne, le SG de l'Otan a réaffirmé leur soutien et adhésion à la stratégie
des Occidentaux qui est celle des Nations unies. Il a rappelé la présence de
l'Union africaine et de la Ligue
arabe à la conférence sur l'avenir de la Libye tenue la semaine dernière à Paris. Dans le
débat, le SG de l'Otan a affirmé qu'il n'est pas question, pour l'heure, de
l'installation d'une mission de maintien de la paix ou d'une quelconque autre
force étrangère en Libye à la fin des opérations militaires. «Le CNT s'est
engagé pour cela et aura, à sa demande, notre aide. Le CNT libyen s'est engagé
pour la démocratie et la liberté pour tous les Libyens» a conclu le patron de
l'organisation transatlantique.