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Des milliers de pèlerins algériens partis pour accomplir la Omra
sont abandonnés, depuis plusieurs jours, à leur triste sort dans l'aéroport
saoudien de Djeddah. La compagnie aérienne Saudi Arabian Airlines
a annulé les vols qui étaient programmés pour leur retour en Algérie. Partis
pour accomplir la Omra pendant le Ramadhan, ils se
retrouvent bloqués depuis plusieurs jours dans l'aéroport du roi Abdelaziz de Djeddah. Le consul général d'Algérie en Arabie saoudite, Salah
Attia, qui s'exprimait dans les colonnes du quotidien
Asharq al-Awsat, basé à
Londres, est monté au créneau pour fustiger la compagnie Saudi
Arabian Airlines, accusée
de «bafouer les droits des passagers algériens». M. Attia
s'élève contre «l'absence de toute explication objective des annulations des
vols». «On peut accepter, à la limite, des retards de vols pour quelques heures,
mais que la compagnie annule sans préavis ses vols constitue une violation des
droits des passagers», affirme M. Attia qui note avec
regret «des conséquences désastreuses sur les pèlerins, tant sur le plan
psychologique que physique, d'autant plus que beaucoup parmi les passagers sont
des personnes âgées qui ne peuvent pas rester à l'aéroport pendant de longues
périodes». Le consul algérien lance un appel à la compagnie saoudienne afin
d'assurer rapidement le transport des pèlerins algériens. Pas moins de 70 000
pèlerins algériens ont accompli la
Omra durant le mois sacré du
Ramadhan. M. Attia a déclaré que des pèlerins
algériens sont aussi bloqués à la
Mecque après l'annulation des transferts par bus qui devaient
les emmener à l'aéroport de Djeddah. «Après de
longues sollicitations entreprises par nos services consulaires, ces pèlerins
ont été finalement logés dans des hôtels», affirme également le consul. M. Attia s'élève contre l'absence de responsables de la
compagnie saoudienne à l'aéroport de Djeddah afin
d'informer les agences de voyage et les pèlerins. «Depuis deux jours, je n'ai
pas trouvé à qui me plaindre», déplore le consul. Interrogé sur une éventuelle
intervention d'«Air Algérie» pour assurer le transport des pèlerins dont les
vols ont été annulés par la compagnie saoudienne, M. Attia
affirme que cela dépend des accords liant les deux transporteurs aériens. De
son côté, la compagnie Saudi Arabian
Airlines annonce qu'elle est prête à indemniser les
pèlerins qui ont vu leurs vols annulés à raison de 700 riyals par passager pour
chaque jour de retard à quitter Djeddah, et qu'ils
seront logés dans des hôtels. De sa part, l'Autorité de l'aviation civile
saoudienne impute, dans un communiqué, les raisons des retarder des vols du
retour des pèlerins à «l'absence de confirmation des réservations des vols sur les
titres de transport des pèlerins». Un responsable de la compagnie Saudi Arabian Airlines,
ayant requis l'anonymat et cité par Asharq al-Awsat, évoque les mêmes raisons de l'annulation des vols,
à savoir «l'absence de confirmation des embarquements sur les titres de
transport des pèlerins». L'Autorité de l'aviation civile saoudienne affirme
aussi que «le fait que de nombreux pèlerins algériens n'ont pas respecté les
instructions concernant le poids, la taille et le nombre de leurs bagages, a
généré des retards à l'embarquement».
Il est à rappeler que le même problème de transport des pèlerins a été vécu l'an dernier. Plus de 3500 pèlerins algériens étaient restés bloqués pendant quatre jours dans les aéroports de Djeddah et de Médine. Cette année encore, la même carence refait surface. Pourtant, Air Algérie assurait, récemment, que «le programme de vols vers les Lieux Saints sera renforcé par des vols supplémentaires». La compagnie nationale assurait qu'«un nombre suffisant» de vols Omra est mis en place». Pas moins de 120 000 Algériens se sont inscrits pour accomplir la Omra cette année. Les voyages Omra sont encadrés par 137 agences de voyage. Avec toutes ces insuffisances, tout le monde appréhende la prochaine campagne du hadj. Cette année, 36 000 hadjis algériens y participeront. Vingt-six agences de voyage privées et deux autres publiques (l'ONAT et le Touring Club) offriront leurs services pour organiser le transport des pèlerins. «Nous attendons de ces prestataires une bonne prise en charge des pèlerins», prévenait récemment M. Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses. «Nous avons établi un cahier des charges fixant les conditions de service des agences», rappelait le ministre. «Les agences sont tenues de bien prendre en charge le pèlerin du départ à l'arrivée. Elles s'occupent aussi des réservations pour l'hébergement», dit M. Ghlamallah. «Nous pallierons les insuffisances relevées l'an dernier. Nous allons corriger les lacunes et nous allons améliorer la prise en charge cette année. Nous avons exhorté la mission nationale du hadj pour assurer un meilleur séjour aux hadjis», affirmait le ministre. |
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