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La spéculation sur les fruits et légumes, notamment, semble avoir atteint
son paroxysme en cette fin de week-end dans le marché de la commune côtière d'Aïn El Turck. Les habitués de ce
souk dénoncent le fait que «la marchandise proposée à la vente sur les étalages
date de plusieurs jours avant la célébration de l'Aïd, mais les prix ont été
revus à la hausse pour mettre à profit la rareté des produits», ont déclaré nos
interlocuteurs. Ce malheureux état de fait, confirmé par les marchands, comble
de l'ironie, est à l'origine de la subite envolée des prix des fruits et
légumes en particulier. La pomme de terre était proposée hier à partir de 70
dinars le kilo et la tomate à partir de 140 dinars. Un groupe de ménagères
fréquentant ce marché a revendiqué «une inspection de contrôle de la direction
de la qualité et des prix ( DCP), pour tenter de
réguler les activités commerciales en ces lieux et sanctionner ceux qui
transgressent la réglementation». Un père de famille a fait remarquer que
«cette année c'est exceptionnel. La saignée du ramadhan connaît un prolongement
avec ce long week-end. J'ai dépensé toutes mes économies et j'appréhende des
jours difficiles de sacrifice avec la prochaine rentrée des classes». Des
hausses de prix, moins importantes néanmoins, qui varient entre 10 et 20 dinars,
sont constatées pour les autres légumes, telles que les carottes, les oignons
et la courgette. La spéculation ne donne pas l'impression, en revanche, d'avoir
eu main basse sur les légumes secs et sur les viandes, dont les prix sont
restés plus ou moins stables. En effet, le poulet est cédé à partir de 300
dinars le kilo. Même constat pour les viandes ovines et bovines. Une véritable
aubaine pour les petites bourses plus particulièrement, qui redoutaient une
augmentation des prix. Cela illustre cependant la mainmise des spéculateurs
dans ce secteur sensible de l'activité commerciale dans la capitale de l'Ouest,
à l'instar des autres villes du pays.
Déjà, lundi dernier, la veille de la célébration de la fête de l'Aïd, les marchands de fruits et légumes avaient subitement augmenté les prix de leurs produits. Ainsi, proposée à la vente entre 80 et 100 dinars le kilo durant tout le mois de Ramadhan, la tomate a pris son envol pour atterrir sur les marchés à 140 dinars et parfois à 110 dinars pour celle de mauvaise qualité. Pour sa part, la laitue est à 100 DA et les oignons à 50 DA. Quant au citron, il restait indétrônable avec ses 400 DA le kilo, avec les navets à?300 DA. En dépit de ce malheureux état de fait à répétition, la valse des prix pratiqués dans les marchés de la ville ne semble plus surprendre personne. «Personnellement, si je constate un jour une certaine régulation dans le marché, il est sûr que cela va m'étonner», a ironisé un habitué de la rue des Aurès (ex-la Bastille). Les marchands des fruits et légumes invoquent une multitude de raisons, sans jamais convaincre. Leurs arguments sont en général rejetés par la grande majorité des consommateurs qui pointent le doigt sur la spéculation notamment. Le piment vert n'est plus à la portée des petites bourses avec ses prix qui oscillent entre 800 et 120 dinars le kilo. Une bonne note, en revanche, a été relevée avec l'ouverture de la plupart des boulangeries installées dans cette partie de la wilaya. Le rush vers ces établissements de commerce, qui s'est manifesté dès les premières heures de la matinée du vendredi, s'est quelque peu estompé hier. «Je préfère patienter un moment dans la file que de débourser le double du prix d'une baguette de pain chez les revendeurs à la sauvette», a souligné un habitant de ladite commune. |
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