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Un Ramadhan et un Aïd marqués par les agressions: L'insécurité se banalise

par Houari Barti

Oran connaît depuis plusieurs semaines, un regain notable de l'insécurité.

Une réalité devenue, au fil des jours, une source d'inquiétude de plus en plus lourde à porter, à tel point qu'elle constitue désormais le sujet de discussion de prédilection des citoyens, une situation qui se banalise, presque. Certains noms de malfrats notoires sont désormais connus au même titre que ceux des stars de football et des chanteurs de raï. Le «feuilleton» de la bataille rangée entre bandes rivales, dont les principaux protagonistes sont issus de quartiers populaires comme Derb, «Taureau» ou St Pierre y a été pour beaucoup dans cette banalisation de la violence. Une violence que beaucoup d'Oranais ont malheureusement constatée, à leurs dépens, particulièrement durant les quatre semaines du mois de Ramadhan. Vols à la sauvette, à la roulote, agressions à l'arme blanche, coups et blessures volontaires (CBV) ayant entraîné la mort ont, en effet, constitué le quotidien de plusieurs quartiers de la ville. Une situation constatée en dépit d'un déploiement assez remarqué des Unités républicaines de sécurité (URS). Un déploiement qui est resté toutefois limité, selon beaucoup de citoyens, uniquement aux principales artères de la ville. Les statistiques communiquées par les services de sécurité témoignent, si besoin est, de cette insécurité grandissante. Rien que durant la première semaine du mois sacré, pas moins de 200 agressions ont été signalées à travers la ville. Un chiffre qui ne prend pas en considération les cas non dénoncés dont les victimes sont soumises au chantage par leurs agresseurs et préfèrent souvent éviter tout risque de représailles pour eux ou pour leurs proches. Parmi les explications avancées par les citoyens qu'on a pu interroger sur cette hausse de violence «aveugle» : la consommation de psychotropes. Des produits prohibés qui connaissent, auprès de nombreux jeunes, un attrait incontestable durant le mois du jeûne car ils représentent un substitut de choix aux produits spiritueux. Sinon comment pourrait-on expliquer toute cette violence, parfois inouïe, dont font preuve certains voleurs qui, même après avoir délester leurs victimes de tous leurs objets de valeur, n'hésitent pas à leur asséner des coups de couteau, parfois assez graves pour nécessiter une incapacité de plus de 20 jours. Avec la fin du mois de Ramadhan, on pouvait penser que les choses allaient quelque peu, se calmer. Pas du tout. On pourrait même soutenir le contraire. Plusieurs citoyens ont été témoins à la mi-journée de ce jeudi, de vols à la sauvette (vol de chaînes en or) à la rue Larbi Ben M'hidi perpétrés dans un laps de temps de moins d'une heure par les mêmes individus. L'un commet son forfait dans la grande artère muni d'une arme blanche d'au moins 50 cm de longueur pour décourager toute personne qui voudrait s'y opposer avant d'emprunter les ruelles exigües du quartier St Pierre où il retrouve un complice en moto avec lequel il prend définitivement la fuite. Et les exemples comme celui-ci sont légion.