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Alger: Sit-in de familles de disparus

par S. E. K.

Quelques dizaines de personnes, en majorité des femmes, ont tenu un sit-in à la place du 1er Mai à l'occasion de la célébration de la journée internationale contre les «disparitions forcées» qui coïncide chaque année avec la date du 30 août. Les manifestants, parents de disparus ont pendant plus de 2 heures scandé des mots d'ordre hostiles à la démarche prônée par les autorités du pays qui consiste en l'indemnisation des parents ayant un membre disparu durant ce qui est appelé «la tragédie nationale». Une démarche que des familles de disparus contestent. Ils n'entendent pas lâcher prise et continueront à manifester tant que les disparitions de leurs frères, fils ou parents restent non élucidées. Ces familles demandent de connaître la vérité sur le sort de leurs proches, indiquent l'association «SOS disparus» et le «collectif des familles des disparus» (CFDA).

Sur les pancartes arborées par les manifestants on pouvait lire «Nous n'échangerons pas nos enfants contre de l'argent», «halte au harcèlement des familles par les autorités». Ils affirment leur désaccord quant au classement du dossier des disparus tant que la vérité sur la disparition de leur proche n'est pas faite. Les familles des disparus soutiennent que depuis la mise en œuvre des textes d'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale «nul ne peut déposer plainte contre les agents de l'Etat pour des crimes, particulièrement les disparition forcées, commis dans les années 1990».

Alors même que des familles de disparus ont accepté d'être indemnisées, d'autres se refusent toujours d'accepter la démarche. «La vérité et la justice» est le seul moyen de parvenir à un règlement juste du dossier, réitèrent les protestataires. Le président de la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNPPDH), Farouk Kssentini, avait estimé, il y a quelques jours, que près de 97% des familles des disparus ont accepté cette indemnisation. «SOS disparus» soutient pour sa part que «le taux des indemnisés se situe entre 60 et 70%».