Depuis bien des mois, une nouvelle race de
commerçants a vu le jour à Ghardaïa, bafouant toutes les lois et les textes en
vigueur. Ainsi, cette nouvelle caste ne trouve pas mieux que d'étouffer les
commerçants possédant un local et les maisons, en se postant devant leurs
devantures. Les commerces illicites sont donc légion à Ghardaïa et se
pratiquent au grand jour au vu et au su de tout le monde, sans que les services
concernés interviennent pour mettre de l'ordre. En effet, les trottoirs sont
constamment squattés par certains commerçants et des vendeurs qui étalent leurs
marchandises à même le sol. Les conditions d'hygiène sont souvent les plus
déplorables. Marcher ou plutôt pouvoir se faufiler dans les dédales de
certaines rues commerçantes relève de la virtuosité. Devant la porte d'un tel, sur
le trottoir ou bien au beau milieu d'une chaussée ou d'une place publique, tout
espace est le bienvenu. Le plus grave dans tout cela, c'est de voir des
policiers faire la ronde au milieu de ce désordre qui ne semble nullement les
déranger.
Et c'est d'ailleurs cette passivité qui a
fait que d'ingénieux commerçants de bric-à-brac en arrivent même à fermer
complètement le trottoir aux passants. Etant devenu leur propriété exclusive, les
piétons sont donc contraints de circuler sur la chaussée, ce qui encombre la
rue, cause bien des désagréments aux automobilistes qui se mêlent aux piétons, provoquant
parfois de graves accidentes. Et ce n'est pas fini. En guise d'audace, cet
énergumène, afin d'étaler toutes sortes de marchandises, n'a pas trouvé mieux
que d'occuper illégalement une bonne partie de la place «Belhadj Daoud», pourtant réservée au stationnement des
automobilistes locaux ou en provenance d'autres wilayas. Quant aux clients, que
ce soit des consommateurs ou autres, attirés par les prix très abordables, achètent
et découvrent en rentrant chez-eux qu'ils se sont
fait drôlement arnaquer. Le produit étant de très mauvaise qualité ou carrément
périmé. Pour ceux qui consomment sans regarder, ils se retrouvent à l'hôpital
pour intoxication alimentaire. Cependant, en dépit des réclamations émanant des
citoyens, commerçants et usagers de véhicules, aucune autorité ne semble
disposée à réagir pour mettre un terme à l'anarchie qui s'est installée depuis
bien des mois, voire des années. Ce qui fait dire aux citoyens qu'à Ghardaïa, il
n'y a même pas un service minimum de l'Etat susceptible d'éradiquer cette
anarchie.