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A deux jours de l'Aïd: La ville en effervescence

par J. Boukraâ

A l'approche de l'Aïd El Fitr, une intense activité s'empare déjà des marchés et des magasins. La fête religieuse offre l'occasion de fructifier l'activité commerciale. Ainsi et à deux jours de l'Aïd, les magasins et autres étals sont pris d'assaut par les ménagères non rebutées par la flambée des prix. Entre l'achat des vêtements, les gâteaux de l'Aïd et les fournitures scolaires, les ménages ne savent plus où donner de la tête. En plus des pâtisseries et autres magasins spécialisés, les citoyens ont pris d'assaut les magasins de vêtements et chaussures pour acheter à leurs enfants les vêtements avec lesquels ils vont se parer pour l'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire.

À M'dina Jdida, des familles entières prennent d'assaut les magasins. Tôt la matinée, les femmes accompagnées de leurs petits visitent les magasins. D'autres préfèrent plutôt effectuer les achats dans la soirée. Femmes, enfants, hommes et jeunes font des tournées dans les innombrables boutiques qui poussent comme des champignons aux quatre coins de la ville. Lors des virées nocturnes ou diurnes, on constate des encombrements devant les magasins du prêt-à-porter pour enfants, les clients scrutant les habits et les chaussures à travers les grilles des boutiques situées au centre-ville. Cette période de l'année est une véritable aubaine pour les commerçants qui voient leurs chiffres d'affaires grimper en flèche. Le créneau le plus porteur actuellement est celui des vêtements pour enfants. Il suffit de faire un tour du côté des magasins du prêt-à-porter, situés au quartier Choupot pour s'en rendre compte. En fait, ceci a commencé depuis le début de Ramadhan. Ces magasins, parmi les plus fréquentés de la ville, ne suffisent pas pour accueillir tous ceux qui viennent faire leurs achats en prévision de l'Aïd et la rentrée scolaire qui, hasard du calendrier, coïncident cette année. «Il y a beaucoup de clients et nous sommes obligés de demander aux gens d'attendre dehors pour permettre aux autres qui sont à l'intérieur, de faire leurs achats dans de bonnes conditions», souligne le propriétaire d'un magasin entre deux réponses à des clients. Au quartier Choupot, même les murs et les trottoirs ont été investis par des vendeurs ambulants qui proposent des vêtements de toutes marques et provenances. Sur le grand boulevard, les boutiques de vêtements pour enfants sont littéralement assaillies dès la tombée de la nuit. Il faut vraiment jouer du coude pour se déplacer sur les trottoirs bondés de monde et de commerçants occasionnels qui proposent leurs articles à même le sol. Au centre-ville comme à Choupot, les employés des magasins de vente d'habillement sont débordés. Pas une minute de répit, «cela dure toute la journée, on est obligé de faire vite pour satisfaire nos clients», explique notre interlocuteur. «Nous travaillons de 10h30 à 18h30 et de 21h à 1 h du matin, voire plus tard, sans relâche, il y a toujours des clients dans le magasin, venant même des communes voisines pour faire leurs achats», explique le gérant de cette boutique située à la rue Larbi Ben M'hidi. «Il n'y a pas de motif de grande satisfaction. Nos marges sont réduites à cause de la concurrence. Nous travaillons beaucoup durant le Ramadhan, mais après vient la période des vaches maigres pendant plusieurs mois», indique notre interlocuteur. Malgré la frénésie qui s'est emparée des pères de famille, devant un Ramadhan où les prix des denrées alimentaires ont atteint leur summum, la fête de l'Aïd et la rentrée scolaire ont en laissé plus d'un, endetté, face aux faramineuses dépenses. La situation a été pénible et inquiétante pour les bas salaires pour satisfaire les enfants, nombreux et scolarisés. Pour les parents sans ressources, la friperie reste la dernière occasion pour pouvoir acheter quelque chose.