Interrogé à propos des bruits ayant circulé sur un nouveau bras de fer
avec la direction d'Air Algérie, Yassine Hamamouche, le porte-parole du collectif du personnel
naviguant et commercial, le PNC, a tenu à les infirmer, dans une déclaration
faite au «Quotidien d'Oran», en les qualifiant de «pures rumeurs». «Je ne sais
pas d'où est-ce qu'elles sont parties», précisera-t-il. Ce qui évacue, pour le
moment toute idée d'une nouvelle grève qui serait en gestation. Concernant
l'état d'avancement des pourparlers, débutés il y a presqu'un
peu moins d'un mois, entre la direction de la compagnie aérienne et le PNC, il
dira qu'elles ont toujours lieu et «du moment qu'on est autour de la table, les
négociations avancent mais butent sur des aspects techniques liés au dossier de
revalorisation des salaires», expliquera M. Hamamouche.
Ce dernier avait, dans une précédente déclaration dans nos colonnes, nié
formellement toute revendication chiffrée, affirmant au passage que le PNC n'a
jamais traité, ni évoqué les 106% d'augmentations salariales, taux brandi par
la direction générale de la compagnie aérienne nationale. Autour de la table
des négociations, la direction d'Air Algérie est représentée par le directeur-adjoint des ressources humaines, un sous-directeur
de la DRH
spécialisé dans le personnel naviguant, un autre chargé de la législation, un
spécialiste des salaires ainsi qu'un expert financier alors que les rounds de
discussions veillent jusqu'à 3 voire 4h du matin. «Beaucoup de points
techniques restent à régler entre nous mais nous en sommes toujours à discuter
du problème des salaires et dès qu'on trouvera un terrain d'entente, on passera
à autre chose», ajoutera notre interlocuteur qui estime que le collectif est
dans une situation inconfortable vis-à-vis du reste du personnel d'Air Algérie,
lui aussi concerné par les 20% d'augmentations décidés par la direction. «On
est conscient que les autres travailleurs attendent notre décision mais si nous
avons fait la grève, c'est pour nous, dans le but de faire aboutir les
revendications du personnel naviguant et commercial», indiquera-t-il. Concernant
les augmentations salariales, Mohamed-Salah Boultif, le premier responsable d'Air Algérie avait été
catégorique sur cet aspect puisqu'il déclarera qu'«en aucun cas, je n'irai vers
un déséquilibre financier de l'entreprise». Il soulignera, lors de son
intervention à la Chaîne
III de la
Radio nationale que «si on accorde une augmentation de 106%
au personnel navigant, ce seront tous les autres corps qui demanderont la même
chose». Une déclaration qui sonne, aux oreilles du collectif, comme un désaveu
d'un compromis qui aurait été trouvé pour la reprise du travail, après une
grève qui aura duré quatre jours. «S'il insiste à faire une fixation sur les 20%,
une augmentation prononcée en faveur de tous les travailleurs d'Air Algérie, je
ne vois pas l'utilité de s'asseoir autour de la table des négociations», avait
affirmé le responsable des 4 délégués mandatés par le collectif du PNC. Quant à
l'avenir de ces pourparlers, il dira qu'il est encore trop tôt pour en parler. «Je
sais que c'est laborieux, mais on prendra le temps qu'il faut». Il évoquera
également la dernière réunion tenue avec Sidi Saïd, le patron de l'UGTA qui les a appelés pour faire le point, un mois après
la reprise du travail. Pour ce qui est des arguments de la compagnie, le porte-parole
du collectif du PNC se dit «dubitatif». «Air Algérie dit qu'elle n'a pas
d'argent puis décide une augmentation générale de 20% pour ensuite rembourser
ses clients pris dans les nasses de la grève du 11 juillet dernier», s'interroge-t-il,
tout en reconnaissant le droit à ces derniers d'être dédommagés. «Air Algérie a
fauté et elle doit assumer», fera-t-il remarquer. Pour rappel, la compagnie
nationale aérienne a annoncé un programme de compensation commerciale en faveur
de leurs clients, victimes de ce débrayage, en possession d'une réservation
ferme sur un vol d'Air Algérie, entre le 11 et le 14 juillet 2011 et
bénéficieront de bons de réduction à retirer aux points de vente de la
compagnie.