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«La vie est au
riche, l'au-delà est aux marabouts et les pauvres montent et redescendent» Adage
algérien
Le foisonnement revendicatif permanent qui semble, malgré les apparences d'une tentative de réformes de forme, prendre forme et s'étale, faisant tache d'huile, pire encore allume progressivement en sourdine une braise qui risque de s'enflammer, ne saurait être que l'expression de l'image réelle reflet d'une politique occulte et mal gérée. Le danger est au seuil de l'entendement. Le peuple, et en l'occurrence la frange la plus vulnérable, devenue objet de convoitise des politiques, consciente de cette fausse et inopportune séduction opte pour la sédition et brise la loi du silence. Les jeunes, forts d'un taux de 70% sinon plus, pèsent lourdement sur l'échiquier de l'avenir de cette nation, expriment quotidiennement à travers des mouvements d'hostilités et de colères leur indignation à l'égard d'une situation déplorable qui perdure. Et ce ne sera surement pas les consultations tous azimut, même celles du Président à l'occasion du mois sacré, autour d'un cœur d'amande et d'un thé à la menthe, que le peuple s'enivrera de vérités. Et ce ne sera également pas la loi de chiffres étalés sur le petit écran de l'unique qui atténuera les frustrations refoulées d'une jeunesse désabusée. Dieu protège cette contrée des dérivent que vivent actuellement le monde arabe. La sagesse populaire d'éviter l'affrontement ne devrait pas servir de raison à maintenir le cap d'un totalitarisme maquillé et faire l'autruche. Se serait une erreur de vouloir usurper un pouvoir fragilisé par une situation mondiale insoutenable quant on est au bord du gouffre. Le sort de toute réfraction au changement, mensonge, esquive politique et insolence envers ce peuple martyr et combattant, ne saurait être que celui réservé par le Tout Puissant aux menteurs et aux malhonnêtes. Les serviteurs de Dieu et du peuple, épris de justice, d'équité et d'égard à leur plèbe vivront aussi longtemps que possible dans sa mémoire et accéderont aux premiers rangs de la prospérité Divine. A en croire les chiffres exhibés comme performance, preuve d'une réussite, l'Algérie vit une opulence sans pareil qui généreusement bien répartie sur l'ensemble du territoire national couvrant toutes les catégories de la population n'offrira comme récompense qu'un quitus de confiance et d'attachement à ses concepteurs. Alors pourquoi nos riverains sortent de leurs demeures pour crier encore injustice ? A quel saint se vouer ? Des milliards de dollars de réserves de changes font baver les entreprises étrangères séduites par la tentative d'une ruée vers l'or algérien, alors que le citoyen modestement classé dans la case des nécessiteux, selon la formule magique de Oueld Abbes, se refusant de facto d'être attitré de pauvre se demande à quel saint se vouer en ses temps de disette et médite longuement sur son sort et sur le moyen d'arrondir la fin de la journée pour faire face à la demande pressente des bouches béantes affamées de ses enfants. Ce n'est surement pas l'affaire de ce ministre zélé, ni celle du ministre du commerce dépassé et encore moins celle de l'agriculture en jachère, d'aller atténuer les souffrances de ce concitoyen et alléger le poids de ces demandes incessantes. Au-delà des contingences déloyales et débridées qui gangrènent d'année en année le mois sacré de Ramadhan, avec ses lots de mauvaises mœurs, vols, rapines, mensonges, gourmandises exacerbés des commerçants du dimanche, s'ajoutent les tracasseries permanentes de la crise du logement, de la mal-vie, de la hausse vertigineuse des produits de large consommation, d'un chômage en perpétuelle ascendance, des routes défectueuses, des désagréments de chantiers, des barrages interminables et de bien d'autres maux urbains et sociaux qu'on ne saurait être énuméré en si peut de temps et d'espace. Les miracles ne se produisent qu'une fois. Quant à nous, nous attendons le premier depuis des lustres. A chaque approche du mois de la Rahma, de la piété et la miséricorde, nous sommes en prise au spectre de la cherté de la vie. La liste préétablie des denrées alimentaires nécessaires à une traversée laborieuse du mois de jeûne, s'estompe graduellement pour se réduire à une simple chorba et un h'misse à la rigueur. Le rêve d'agrémenter la table de salades variées et de plats chics et garnis s'évapore dans la flambée vertigineuse des prix affichés pour la circonstance. C'est maintenant institué, l'arrivé du mois sacré est rituellement associé à l'augmentation des prix, le couffin, les pauvres et les nécessiteux. Le citoyen aisé disposant d'un grand réfrigérateur, fait ses prévisions et congèle certaines denrées nécessaires aux premiers jours de carême. Le citoyen moyen, qui lui contraint de débourser d'énormes sommes d'argent pour boucler la fin du mois, s'appui sur des économies de ponctions faites le long de l'année sur son mince salaire. Quant au pauvre et au nécessiteux, ceux-là implorent Dieu de les secourir de leur destin malchanceux et de les aider à traverser cette éreintante étape. Cependant, une telle marmelade pourrait-elle traduire convenablement l'invariabilité des politiques qui se succèdent et tâtonnent sans pour autant trouver une issue intelligemment cohérente pour venir à bout à une telle mascarade. Les experts sont unanimes. La tendance vers un retour aux années 70 confirme le slalom des économies locales et fait montre d'une incapacité de l'Etat à trouver une politique fiable, compromettant ainsi l'émergence d'un développement durable de la nation. Il n'est pas aisé de constater l'échec d'une décennie sans pour autant exposer certaines facettes de cette déchéance. Pauvre ou démuni, c'est du pareil au même La pauvreté s'exprime aujourd'hui au seuil de la mosquée. Il n'y a peut être pas d'autres lieux où d'autres espaces d'expression où le citoyen le plus digne dévoile son incapacité à subvenir aux besoins de sa famille tant la situation est pour lui insoutenable. Lors d'un prêche du vendredi à la cité Garidi, juste à la fin de la prière, un homme à la cinquantaine d'années, élève la voix et supplie les âmes charitables de lui accorder une aumône. Sa complaigne disait long sur sa condition humaine. Sa voix exprimait une précarité insoutenable dans laquelle se trouve nombre de personnes comme lui. « Mes frères disait-il, je suis au chômage depuis quelques temps, j'ai été contractuel et j'ai une famille à charge que je n'arrive pas à la faire vivre. J'ai une fille à l'université et j'ai peur de lui gâcher sa vie. Je n'arrive pas à supporter les dépenses de ses études. Mes frères ayez pitié de moi, aidez moi Dieu vous aidera ». Sa complaigne venait comme un couperet perturber la quiétude et l'atmosphère de méditation dans laquelle se trouvaient les fidèles. Stoppés par cet appel aux détresses. Un SOS audible et visible devant lequel nous sommes appelés à réfléchir longuement sur la condition de vie de nombre de citoyens du nord au sud et de l'est à l'ouest de ce pays. Cet appel de détresse, dont les échos se répercutent sur l'ensemble du territoire, est venu au moment ou notre ex-ministère de l'emploi et de la solidarité distribuait à gauche et à droite des bus et des couffins, comme si c'était sa propriété, se tenant à la lettre et non à l'esprit, des familles toutes entières s'enfoncent davantage, de jour en jour, dans le spectre de la pauvreté, le dépérissement et l'oubli. Nombreux sont les travailleurs qui n'arrivent pas, ou arrivent difficilement à boucler le fin du mois face aux bouches béantes de leurs progénitures. Ils manifestent en douleur leur regret d'avoir accepté de vivre dans cette contrée ingrate. L'unique recours qu'ils adoptent pour atténuer leur chagrin de proscrit reste la grève. Ils en usent comme un outil symbolique pour crier aux secours. D'autres cieux foisonnent de complaintes justifiées eu égard au disfonctionnement de la mécanique étatique et de la mauvaise répartition des richesses. Ceci ne fait qu'engendrer une culture de la haine sociale entre les fils de novembre, s'ils en sont dignes de l'être. A croire que la colonisation n'a pas encore plié bagages. En 2009, une étude forte ingénieuse réalisée par la cellule de réflexion de la SNAPAP () avait révélée une précarité insolente même à l'égard des fonctionnaires de l'Etat. Pas moins de 76,71% d'entre eux avaient recours à l'endettement pour boucler la fin du mois. Ces empreints licites ou illicites, d'origines diverses, n'avaient d'autre objectifs que de satisfaire les besoins immédiats de leur progéniture au prix d'une série de désagréments au plan social et psychologique. Atteignant souvent l'état de santé de certaines âmes pieuses. La pauvreté oblige? Le poids du mois de Ramadhan avec les fluctuations rituelles des prix, une rentrée scolaire trainant à chaque saison ses lourdeurs incultes d'un système contraignant et péniblement soutenu s'ajoute à la liste déjà contraignante. Au train ou vont les réformes toutes azimuts de notre économie nationale encore fragile et au rythme des braderies de nos entreprises, auxquelles s'ajoute le morcellement, les distractions et les expropriations inutiles et injustifiées de notre sol et sous-sol au tout venant, l'Algérie n'aura pour destin dans quelques années que le retour au système de Khamassa, et pourquoi pas à l'indigénat. Les Formules magiques de nos ministres Après la sortie extravagante de notre ministre des affaires religieuse, qu'on peut au demeurant, allouer aux effets du jeûne, sur sa déclaration aussi inquiétante que renversante sur la virtualité de la pauvreté en Algérie. Voici qu'un autre responsable d'un calibre différent nous gratifie d'une formule qui dispute l'absurde à l'inepte. Celle de l'ex-ministre de la solidarité nationale et la communauté à l'étranger. Il pense que l'Algérie est capable d'éradiquer le chômage d'ici 2014. C'est-à-dire dans pas moins de 5 ans depuis sa déclaration. La seule et unique méthode pratique pour éradiquer ce fléau mondial, le chômage, comme le stipule notre ministre plénipotentiaire de la solidarité, est l'extermination totale, pure et simple, de ses demandeurs. Et là, nous serons en face d'un état de fait exceptionnel qui demande une gestion aussi exceptionnelle que sa cause. Avoir recourir au crime de masse, au crime contre l'humanité, aussi imprescriptible qu'immunisé. Un véritable génocide innovant d'un nouveau temps et au label algérien. Il y a deux types d'élimination. L'une corporelle et l'autre spirituelle. On peut également interdire la demande d'emploi. Ceci me rappel la période de la djahilia. Au temps ou on enterrait les filles sans raisons pensant se prémunir de sa propre nature. Et pour convaincre de sa probité managériale, il ne lui restait de recours que de manipuler les chiffres en l'absence d'une cohérence dans la maitrise de la gestion de la chose publique, d'une culture de transparence, de respect à vérité, même amère et aux valeurs ancestrales et islamiques. Le chômage, l'autre facette de la pauvreté Un rappel de mémoire sur la situation du chômage dans le monde. Durant les années 2006 et 2007, il a atteint les 195.2 millions de chômeurs, malgré la croissance, et pourrait atteindre selon les chiffres du BIT les 239 millions en 2009. Soit une augmentation significative de 22%. Il ne faut pas s'étonner alors de constater qu'en n'est pas encore sortie de l'auberge des bourdes et des absurdités, qu'on attribuait un certain moment à la période de Chadli. Celle par exemple, pour qui se rappel : « Le pays qui n'a pas de problème n'est pas un pays et nous, El hamdou Lillah, nous n'avons pas de problème». L'ex-ministre de la solidarité jouait au chat et à la sourie. La distribution du couffin de ramadhan se mesure à coup de chiffres et de performances. Oueld Abbas, fière d'avoir comme il le dit si bien débusqué des intrus dans le processus, il continue malheureusement dans une logique primitive, qui ne témoigne en fait ni du taux réel des démunis, ni du niveau d'alerte à souscrire dans la prospective d'une gestion de la pauvreté. Il affiche des chiffres en millions de personnes en faisant des éloges sur la capacité de son département à réduire les zéros. Entre 2000 et 2009, le miracle s'est produit au seuil de son ministère. Le taux de chômage qu'en croyait régnant comme le maitre incontesté des déchéances, s'est effondrait comme un château de carte, par la grâce et la volonté des nouveaux locataires du palais du gouvernement, de 30% à 12.5%, voire même 11.3% en 2008 pour l'Office national des statistiques et de 8 % (hourrah) chez Oueld Abbas. Un record fort attrayant qui à failli faire vibrer les murs en béton et acier des bâtiments du FMI et de l'OCDE. Lesquels n'avaient d'autres recours, pour déchiffrer le secret des recettes employées par notre génie, que d'aller chercher la vérité en diligentant leurs meilleurs experts. Manque de bol, l'Algérie s'est faite encore une fois piégé par son propre jeu. Argument fallacieux, un léger décalage des chiffres a été opéré par inadvertance. Les taux réels restent en deçà des espérances et des efforts louables sont en train d'être déployés. Langue de bois, bouches cousues et motus vivendi. Tout en évitant de s'engouffrer dans les chiffres officiels et officieux qui manquent incroyablement de fiabilité et d'incorrection, instables et déstabilisant, un autre indicateur cyclique affiche un taux de pauvres et de nécessiteux proche de la réalité. La courbe de la pauvreté reste ascendante et la paupérisation des ménages n'en n'est qu'à un niveau similaire des incompétences. Le couffin de Ramadhan, malgré ses chétives apparences et contenances, est une facette supplémentaire qui dénonce en fait, grâce à Dieu, un totalitarisme qui perdure, vivant dans la peau d'une démocratie de façade. Plus d'un million et demi des familles au seul de la pauvreté étaient, en 2009, inscrites dans le mode de protection étatique relatif au attribution du filet social dont plus de 150 000 disposant de la carte de nécessiteux inventée par le département de solidarité. Néanmoins, loin d'être considérés comme vulnérables au même titre que les recensés du système, le million de retraités, les trois millions d'élèves par ans en attente d'une allocation, les smigars, les allocataires, les mal-nourris, ainsi que les familles hors champ des statistiques, demeurent engloutis par l'ultime nécessité de survivre. Là, s'entrechoquent les concepts. De quel coté ils souhaitent y figurer. Pauvres ou nécessiteux, c'est du pareille au même?aucun secteur n'est épargné par ce fléau des temps modernes. Exacerbé par un sadisme invétéré de certaines autorités qui faisaient et font encore dans l'inhumanisme. Qui se souvient, il y si peux, des enseignants qui se plaignaient d'avoir vécu des années d'enfer. Un appel de détresse a été envoyé pour solliciter de l'aide. Nous gardons en mémoire leur amère complainte : «Nous faisons partie de cette catégorie de démunis et de nécessiteux étant donné que nous n'avons pas perçu nos salaires depuis une année pour certains d'entre nous et de deux à trois ans pour d'autres. Nous réclamons nous aussi à bénéficier du couffin du Ramadhan», et une non assistance à personne en danger leurs avait été signifiée. « La piété ne consiste point en ce que vous tourniez vos visages vers le Levant ou le Couchant. Vertueux sont ceux qui croient en Dieu et au jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, qui donnent pour l'amour de Dieu des secours à leurs proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide, et pour délier les jougs, qui observent la prière, qui font l'aumône. Et ceux qui remplissent les engagements qu'ils contractent, se montrent patients dans l'adversité, dans les temps durs et dans les temps de violences. Ceux-là sont justes et craignent le Seigneur. » () Dieu protègera nos pauvres et nécessiteux. |
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