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Le phénomène de la mendicité dans la wilaya
de Chlef a pris, ces derniers temps, des proportions
alarmantes et a dépassé tout entendement ; ses ramifications ne connaissant pas
de bornes. Il n'y a plus d'âge pour mendier : vieillards, adolescents ou
enfants, cela importe peu pour ceux qui tirent profit du phénomène.
Comme partout en Algérie, à Chlef, le fléau de la mendicité a atteint des seuils intolérables. Il faut dire que le fait de tendre la main pour demander l'aumône ne fait plus rougir de nos jours, comme au bon vieux temps où il était difficile, même pour les plus intrépides, de quémander une croûte de pain sans se sentir amoindri. Aujourd'hui vieux, jeunes ou mères de famille traînant derrière elle ses enfants, se mettent au goût du jour et s'improvisent donc mendiants. Dans les rues de Chlef ainsi que dans les grandes cités urbaines de la wilaya, on ne sait même plus qui quémande et qui reçoit de la charité. A l'entrée des mosquées, au seuil des magasins et des marchés, le long des trottoirs où il devient difficile de se frayer un passage sans y être agressé par des complaintes et des sollicitudes, les mains en quête d'une pièce de monnaie sont partout et s'agrippent à tout ce qui bouge. Pour forcer la pitié et toucher la sensibilité des âmes, certains «professionnels» de la main tendue vont jusqu'à imaginer de pitoyables scénarios à jouer en public. D'autres n'hésitent pas à agripper chaque passant pour lui coller au nez une carte de handicapé ou un certificat médical et font dans l'improvisation pour raconter, à qui veut bien écouter, des histoires à dormir debout, le but étant de soutirer le maximum d'argent quand ils réussissent à faire avaler les couleuvres à leurs «proies». Toutefois il faut savoir nuancer entre cette frange de la population qui s'est professionnalisée dans la mendicité et ces autres mendiants qui sont réellement dans le besoin. Généralement ces derniers se contentent de quelques baguettes de pain, juste de quoi faire nourrir leur famille ; et l'argent qu'ils peuvent ramasser n'est plus un objectif ou une fin en soi, comme c'est le cas aujourd'hui. Cependant il faut noter que la majorité des âmes charitables qui font don d'une pièce de monnaie à une personne qui en demande font abstraction de la condition sociale de ce dernier, espérant seulement avoir accompli un geste de bienfaisance envers son Seigneur. |
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