« Les dettes ne seront rééchelonnées que pour les entreprises qui peuvent
rebondir.» C'est ce qu'a affirmé, hier, M. Abderrahmane
Benkhalfa, délégué général de l'Association des
banques et établissements financiers (ABEF). Le délégué de l'ABEF qui s'exprimait sur les ondes de la radio chaîne 1 a rappelé que lors de la
dernière tripartite, le gouvernement a décidé de rééchelonner les créances
bancaires des PME confrontées à des difficultés de remboursement. «Les
entreprises commencent à déposer leurs dossiers», affirme-t-il. Le gouvernement
encourage les banques à rééchelonner les créances des entreprises en difficulté
avec un différé de trois ans durant lesquels le Trésor public prendra en charge
les intérêts. La banque créancière procédera ainsi à l'annulation des agios
réservés à l'entreprise bénéficiaire du rééchelonnement. «Cette mesure ne sera
appliquée qu'aux entreprises qui ont encore une chance de survie», a précisé M.
Benkalfa qui explique que les entreprises candidates
à cette aide doivent être viables et susceptibles de rebondir». «Elles doivent
avoir un business plan et des garanties en terme de bonne gestion», dit-il.
La dernière tripartite a décidé de mettre en place plusieurs commissions
chargées de traiter les dossiers d'aides aux PME. Les aides consistent, entre
autres, à rééchelonner les dettes, effacer les agios et prendre en charges les
intérêts intercalaires des entreprises. M. Benkhalfa
souligne également que le Trésor public participe à la bonification des crédits
d'investissements aux petites et moyennes entreprises. «Les banques préservent
le taux d'intérêt de 5,5% qu'elles appliquent pour les crédits à
l'investissement et le Trésor public prendra en charge une bonification de 2%
sur cet intérêt applicable aux crédits bancaires d'investissement aux PME», détaille
l'invité de la radio. L'entreprise bénéficiera ainsi d'un crédit à taux
d'intérêt de 3,5%. Les banques sont invitées à accorder un différé sur les
crédits aux PME exclusivement destinés à l'investissement, à raison de trois
ans pour les crédits à moyen et long terme (5 à 7 ans) et de cinq ans sur les
crédits à long terme (plus de 7 ans). Le Trésor public couvre aussi les risques
de change, une mesure qui vient répondre à des revendications récurrentes du
patronat. La dernière tripartite a également décidé d'alléger les procédures
fiscales et le traitement des dettes fiscales et des dettes des PME au niveau
des banques. Evoquant l'accès des PME au financement, M. Benkhalfa
rappellera que «sur 3.300 milliards de dinars de crédits à l'économie nationale
accordés par les banques, en 2010, 90% ont été affectés aux entreprises». «Pas
moins de 90% de ces financements ont été accordés aux PME et aux micro-entreprises», se félicite le délégué de l'ABEF.