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Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, en campagne
électorale permanente contre les étrangers, a décidé d'améliorer le «chiffre»
des expulsions afin de défendre «sa vision de la France». Dans la stratégie
du ministre français de l'Intérieur qui ne pense qu'à l'élection présidentielle
de 2012, il faut, au moins une fois par semaine, mettre à l'index les étrangers
ou montrer qu'on peut faire mieux que le Pen. Alors
que la population pourrait s'angoisser des mauvais chiffres de l'économie et
des signes de panique qui s'expriment dans les Bourses, le ministre français de
l'Intérieur a trouvé judicieux d'annoncer des chiffres qui seraient, dans son
esprit, de nature à rassurer les Français. Il promet la meilleure performance
dans l'histoire en matière d'expulsions d'étrangers. M. Claude Guéant, dont le
discours a souvent dérapé en flirtant ouvertement avec un racisme décomplexé, n'était
peu fier d'annoncer qu'il espérait atteindre le «meilleur résultat
historiquement enregistré» en matière d'expulsions. Son prédécesseur, Brice Hortefeux, condamné par la justice française pour propos
racistes, avait annoncé un objectif de 28.000 expulsions, lui en rajoute 2.000
afin de parvenir au «meilleur résultat historiquement enregistré» par la France. «Pour l'instant, il
semble que nous puissions atteindre cet objectif», a-t-il estimé, et «si nous
l'atteignons, ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement
enregistré», a-t-il déclaré.
17.500 expulsions en 7 mois «A ce jour, sur les sept premiers mois de l'année, nous avons reconduit 17.500 étrangers en situation irrégulière, soit 4% de plus que l'année dernière». De plus, «grâce aux instruments nouveaux que donne la Loi immigration-intégration, avec notamment la prolongation de la durée de rétention administrative, nous pouvons être plus efficaces», a-t-il assuré. La loi en question allonge le délai de rétention administrative des clandestins de 32 à 45 jours afin d'obtenir plus facilement des laissez-passer consulaires de leurs pays d'origine. La Cimade a d'ailleurs dénoncé une «hausse des expulsions sans délai en France» et avait souligné «sur la base de la nouvelle loi sur l'immigration, les préfets décident d'enfermer, d'expulser et de bannir des étrangers sans discernement, de façon quasi systématique? La nouvelle loi a également permis à l'administration d'expulser des étrangers sans qu'aucun juge ne vérifie la légalité de ses décisions». Aucun économiste n'est prêt à jurer que ces «records» en matière d'expulsion auront un effet sur la croissance ou sur l'emploi. Mais le ministre de l'Intérieur français ne peut se contenter de dire qu'il applique la loi concernant le séjour irrégulier des étrangers, il tient à «charger» son action d'une forte tonalité idéologique et politique. Il n'applique pas seulement la loi, il défend une «vision de la France de demain». La France, a-t-il affirmé, «a une histoire, des racines, une culture, un corps de doctrine sociale, juridique, très profondément ancré dans l'opinion et les Français tiennent à tout cela». Et maîtriser les flux migratoires est destiné à éviter «une France de communautarisme, de juxtaposition de communautés, de cultures, de groupes, chacun avec leur histoire et leur religion, ce n'est pas conforme à l'idée que nous nous faisons du pays uni». Une caserne pour les fidèles de la rue Myrrha Le ministre français de l'Intérieur s'est également offert un discours ostentatoire sur le rejet des «prières de rue» qualifiées de «quelque chose qui n'est pas acceptable, directement attentatoire au principe de la laïcité, (et) il faudra que ça cesse». Un discours superflu puisqu'il a annoncé lui-même que les musulmans de la rue Myrrha auront le droit de pratiquer leur culte dans une ancienne caserne à partir du 16 septembre. La plupart de ceux qui «prient dans la rue» ne demandaient pas mieux de trouver un lieu de culte. C'est fait. Une réponse concrète à une demande légitime. Mais apparemment, cela ne suffit pas. Il faut que M.Guéant dise quelque chose? sur les étrangers, les noirs et les musulmans, au moins une fois par semaine. |
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