C'est le premier acte kamikaze enregistré dans la wilaya de Béjaïa: un terroriste s'est fait exploser, avant-hier, en actionnant une ceinture explosive. Au moment de la déflagration, il était encerclé par des agents de la garde communale. Les faits ont eu pour théâtre la commune montagneuse Bouhamza, située à 90 kilomètres au sud-ouest de Béjaïa. L'individu, âgé d'une trentaine d'années, a été repéré par des villageois alors qu'il venait d'arriver, en milieu de l'après-midi, par bus en provenance de la ville voisine d'Akbou. La paisible commune villageoise Bouhamza, où vivent 9.000 âmes, était, hier, sous le choc. «Après avoir accompli la prière à la mosquée du village, l'étranger s'est approvisionné en grande quantité en produits alimentaires dans deux épiceries. Il a acheté pour une valeur de 7.000 dinars. Il a pris tous les conserves et les fromages disponibles dans les deux magasins», témoigne un villageois. Les produits alimentaires achetés seraient destinés à approvisionner des terroristes qui écumeraient les maquis perchés sur les reliefs montagneux alentour.

 A la sortie de la seconde épicerie, l'homme étranger a téléphoné à plusieurs reprises avec son téléphone mobile. La scène ne passe pas inaperçue. L'individu attire l'attention des villageois qui donnent aussitôt une alerte aux agents de la garde communale. Des signes laissent deviner que l'homme appartiendrait à un groupe terroriste.

 Les gardes communaux tirent des coups de feu sur le terroriste qui refusait de répondre aux sommations. Blessé au pied, il s'affaisse par terre. Il tire quelques balles avec son arme à feu et blesse un garde communal. Il actionne ensuite une ceinture explosive qui le déchiquette. Plusieurs témoins sont choqués. Aucune victime n'a heureusement été enregistrée parmi les passants. Un grand dispositif sécuritaire est déployé dans la région de Bouhamza et aux alentours.

 La Kabylie fait face, ces derniers temps, à une sérieuse présence de groupes terroristes. Deux présumés terroristes ont été arrêtés, fin mai, dans la ville de Sidi Aïch (Béjaïa). Originaires de Sidi Aïssa (M'sila), les deux individus ont été appréhendés alors qu'ils essayaient d'entrer en contact avec un autre terroriste, activement recherché. Pris en filature dès leur départ de M'sila par les services de sécurité, les deux individus ont été surpris à Sidi Aïch. Quinze jours auparavant, les éléments de la cellule antiterroriste de Constantine ont arrêté deux individus à Ouzellaguen et Takarietz (Béjaïa), soupçonnés d'appartenir à un groupe de soutien au terrorisme. Ils ont été repérés par des patriotes. Les deux individus appuieraient les groupes terroristes activant dans la région par les renseignements et la logistique. Les mis en cause servaient de chauffeurs à des groupes d'islamistes et leur prêtaient des téléphones portables pour de brèves communications. L'ANP a mené ces derniers temps des ratissages dans la forêt d'Akfadou. Les éléments des forces de sécurité ont réussi, durant la nuit de mercredi, 13 juillet, aux environs de 23 heures, à mettre hors d'état de nuire deux terroristes dans une embuscade tendue à Bounamane, dans la commune de Zekri, à 60 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Ces deux éléments de l'ex-GSPC ont été neutralisés au cours d'un échange de coups de feu avec des militaires alors qu'ils tentaient de transiter vers la forêt de Beni Ksila, située dans la wilaya de Béjaïa. Les soldats de l'ANP ont récupéré deux kalachnikovs.

 Lundi dernier, trois hommes, dont deux kamikazes, qui circulaient à bord d'une petite camionnette ont été tués par les forces de sécurité dans la région de Boumerdès. Le véhicule, bourré d'explosifs, et ses deux kamikazes avaient été repérés suite à une information reçue par les forces de sécurité à la sortie de la ville de Thénia, près de Boumerdès. Le 20 juillet dernier, près de Bouira, une bombe a explosé au passage d'un convoi militaire, blessant plusieurs militaires. Quatre jours auparavant, un double attentat suicide revendiqué par Aqmi a ciblé le commissariat de Bordj Menaïel et a fait 2 morts et 14 blessés.