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Le film documentaire du réalisateur Ahmed Attatfa, intitulé pompeusement «Les secrets des portes de
Tlemcen», projeté en avant-première mercredi dernier au CIP, n'a hélas
«dévoilé» ni leur nombre (exact), ni leur fonction (spécifique), encore moins
leur emplacement (précis).
D'emblée, le scénariste Mohamed Ghanem indiquera que le film repose sur trois vecteurs : le soleil (science), le guide (mémoire collective) et la jeunesse (générations futures). «La hantise d'un scénariste est d'être devant un sujet grandiose, une feuille blanche?», dira-t-il. A travers le film, le Pr Abdelaziz Belaredj, chargé de la révision historique du scénario (47 pages), par ailleurs spécialiste de l'architecture islamique (université d'Alger), qui soulignera en préambule que «chaque chose commence par la science et se termine par la science», servira de guide touristique à un groupe de lycéens dans le cadre d'une sortie pédagogique. Une excursion en bus de transport scolaire sera organisée pour les besoins de la «cause». A bord, les jeunes excursionnistes entonnaient un chant patriotique : «Alaïki salem ya ard adjdadi». Destination : Lalla Setti, le Méchouar, la vieille médina (Bab Zir, Bab Sidi Boumediène,Sidi Haloui, Bab el-Hdid, Bab el-Qarmadine, Sidi Boudjemâa, les grottes de Beni Add, Rachgoun? On se demandait si le propos du documentaire cherchait à dévoiler «Les secrets des portes de Tlemcen» ou bien à faire découvrir les sites et monuments historiques? Lors du débat, il a été signalé des confusions tant toponymiques que topographiques, telles Bab Agadir/Bab el-Aqba ; Bab El-Quarmadine/Bab Sid el-Bradeï ; Bab Ali/Derb Beni Djemla ; Oued Issers/Oued Metchkana ; Bab el-Khemis (en référence à 5 formations de l'armée zianide ou la direction vers Beni Snous ?)? Le documentaire péchait également par l'absence d'images de synthèse (plan des portes), d'autant que le staff (duo) déplorera le manque d'archives à ce sujet. Une problématique qui fera réagir un spécialiste du patrimoine (ingénieur consultant) présent dans la salle, en l'occurrence M. Mohammed Baghli, qui interpellera le Pr Abdelaziz Belaredj : «Avez-vous consulté la carte établie par le génie militaire français en 1836, qui se trouvait dans le bureau de l'archéologue Abderrahmane Khelifa, directeur des antiquités, et qui indiquait le nom et l'emplacement des 30 portes de Tlemcen ?». En voici la liste : Bab derb Kara Slimane, Bab derb Essena'a, Bab derb el-Hadjam, Bab Qasr el-Beylik, Bab derb Djama' Bellahcène, Bab derb el-Hadj Ammi, Bab Ilaâne, Bab derb Reguig, Ba sidi el-Amri, Bab derb Kara Mohammed, Bab Riat Benfarès, Bab derb Riat Benfarès, Bab el-Hdid, Bab Touita, Bab el-Djiad, Bab derb Sidi Ayad, Bab derb Semmar, Bab derb Sidi Boumediène, Bab Zir, Bab hadj Ali ben Fellah, Bab derb Sidi Lahcène, Bab Ard el-Bor, Bab Bendi Mourad, Bab el-Moqaddem, Bab derb el-Hanout, Bab derb Ras el-Bhar, Bab derb Bouhmida Hocine, Bab derb Lalla Senna, Bab Lalla Ayam, Bab sidi el-Bradei? A noter que les seuls vestiges qui existent à Tlemcen sont ceux de Bab el-Hdid (sud), Bab el-Khemis (ouest) et Bab el-Qarmadine (nord)? Il convient de signaler que le réalisateur était absent (pour raisons de santé) lors de cette projection, à laquelle ont assisté MM. Kaddour Hocine, coordinateur national adjoint, Ahmed Benkamla du département cinéma, Yasmine Ghanem, la productrice exécutive du film, et Abdelmadjid Djebbour, cinéaste, ainsi que des jeunes stagiaires bénéficiaires du programme d'initiation à l'audiovisuel spécial lycées, qui ont reçu leur diplôme de participation en marge de cette avant-première. |
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