La plaine de la M'léta
sera-t-elle déclarée « zone sinistrée », selon les doléances de pas moins de 120
céréaliers ? Les avis des observateurs avérés sont-ils unanimes et indiscutables
ou partiellement divergents sur l'impact de la sécheresse qui a sévi dans la
région en hiver et au printemps ? Quelle est l'étendue du sinistre sur laquelle
convergent les avis techniques des techniciens invités par la tutelle à
constater les séquelles ? C'est à ce panier de questions que l'on s'est
intéressé et pour lequel on a invité un panel de cadres et responsables du
secteur de l'agriculture et de la profession, chambre de l'agriculture et UNPA
comprises. Tout d'abord l'on cite le contexte qui nous a appelé à prospecter le
terrain. C'est à l'issue d'un groupe de céréaliers potentiellement connu, venu
voir notre bureau ce dimanche après-midi, qu'on a vu la nécessité d'enquêter et
de faire des recherches. En sus, parmi eux, des multiplicateurs de semences
ayant contracté des contrats avec l'Office agricole de céréales et ayant
bénéficié de crédits de campagne par l'intermédiaire de programme dit «Refik». Deux d'entre eux avaient emblavé 100 et 150 hectares et
récolté zéro quintal. Les pertes subies ne sont pas difficiles à démontrer. Ces
deniers ont eu des visites des techniciens dûment mandatés à trois reprises
durant la période critique allant de mars à avril. La commission habilitée
était composée des représentants de l'ITGG (S. Bel Abbès), de la
DSA, de la
Chambre d'agriculture, de l?UNPA, de l?Association des
grandes cultures, des subdivisionnaires de l'agriculture, de l'Institut de
protection des végétaux et du Département de protection des végétaux de la DSA. L'on a préféré
commencer par Mekhissi, le président en exercice
d'association, joint par téléphone dimanche dernier. Selon lui, le sinistre est
à 100% au niveau des communes de Oued Sebbah et de Tamzoura. Il a estimé l'impact du sinistre à 20.000 ha alors que Sandouk et Médjadji l'ont situé à
27.000 ha.
Cependant, Amamra, le président de la chambre le
calcule à hauteur de 30.000
ha. La courbe moyenne estimative s'autorise à prendre 25.000 ha comme chiffre
de référence. Joint par téléphone, Zouaoui Abdelkader,
responsable du département de la protection des végétaux à la DSA, a refusé de nous donner
une estimation globale sur l'ampleur du sinistre sous prétexte qu'il était en
congé et que c'est du ressort du chef de service de production de fournir
l'information bien qu'il reconnaisse qu'il faisait partie de la commission. Par
ailleurs, deux céréaliers de Oued Sebbah et Tamzourah, interrogés, avaient rapporté que le responsable
de l'Institut régional de protection des végétaux leur a rendu visite et listé
leurs noms en constatant que le sinistre était à 100%. Cependant, interrogé par
nos soins le même jour, ledit responsable avait nié avoir participé à
l'opération. Et pourtant l'on a joint ce dernier quand son nom fut soufflé
devant nous. Quant au directeur des services agricoles, Monsieur Nasri qu'on a pu joindre et qu'il était disposé à nous
fournir des informations alors qu'il était en congé, il a précisé qu'un rapport
détaillé a été adressé au ministère de l'Agriculture et du Développement rural
en juin dernier. Voulant savoir des précisions sur l'établissement de l'arrêté
de wilaya portant « Aïn-Témouchent zone sinistrée
sous l'effet de la sécheresse », il ne nous a pas été possible d'en avoir par
l'intermédiaire du DS qui a noté « qu'une fois l'aval donné par les services
centraux du MADR, la proposition sera faite à Madame le wali. Par ailleurs, il
a souligné que des fellahs n'avaient pas contracté des polices d'assurance, laissant
le doute planer sur l'aboutissement de l'opération.