Notre supplément
économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» :
L'été des
Algériens de France et d'Europe a été pris en guet-apens pendant quelques jours
par une grève dure des stewards et des
hôtesses d'Air Algérie. Tout le monde y perd. La compagnie bien sûr. Les
membres du personnel commercial navigant qui passent
déjà pour des privilégiés et dont les revendications à 106% suscitent des
commentaires acides d'Alger à Tamanrasset sans oublier les aéroports de France
et d'Europe. Air Algérie, compagnie spécifique ? Pas plus apparemment que la Royal Air Maroc dont le
PDG lance des cris d'alarme sur une chute proche. Dans la bataille infinie
d'une partie des cybernautes algériens et marocains qui n'arrêtent pas de
s'étriper sur les mérites comparés de leur pays, il y a eu comme une pause. Les
Marocains et les Algériens avaient les mêmes reproches exprimés avec les mots à
faire à leurs compagnies nationales : passe-droit, piston, clientélisme. Normal,
affirment les mauvaises langues, ce sont des usagers dégoûtés d'Algérie et du
Maroc qui disent leurs vérités à deux «SPA de sérail» qui se ressemblent
presque comme deux gouttes d'eau. Air Algérie- 0, RAM 0. Mais heureusement, l'été,
n'est pas le monopole des «PNC» d'Algérie ou du Maroc. Il y a des affaires dans
le soleil de l'énergie renouvelable. Sonelgaz qui se
trouve au cœur du plan national du développement des énergies renouvelables
veut des entrepreneurs algériens dans le créneau de la sous-traitance. Mais les
entrepreneurs algériens craignent que des ombres chinoises en forme de panneaux
viennent assombrir leurs perspectives ensoleillées. Le groupe Dahli, lui, donne ses chiffres : globalement positifs. Et
promet que sa Médina qui pourrait permettre aux Algérois de redécouvrir cette
bleue qui leur est interdite de facto entre le port et le grand vide de «La Sablette».
Les Algérois aiment déjà l'expression «pôle de plaisir» donnée à cette Médina, mais
ils attendent de voir. Pour l'heure, ils pourront lire utilement les réflexions
d'Abderahmane Hadj-Nacer, gouverneur
de la Banque
centrale d'Algérie dans un temps, déjà lointain, où il était question de
réformes économiques et politiques. Cela s'appelle «La Martingale algérienne».
Dans le jeu de la roulette, cela consiste à jouer constamment le même coup (noir
ou rouge, pair ou impair, passe ou manque). Théoriquement, suivant les règles
de la probabilité, on finira toujours par gagner? Mais pour pouvoir gagner à la
martingale, il faut disposer de moyens pour jouer sans arrêt et de manière
illimitée. On peut comprendre que l'Algérie ne cesse de jouer le même coup?
mais que ses ressources hydrocarbures ? on le sait maintenant ? ne sont pas
illimitées. Et que pendant qu'elle ne cesse de jouer, absurdement, d'autres
travaillent, créent, inventent et se développent. A force de jouer la même
partie, on ne se rend même pas compte que les ombres chinoises sont faites de
labeur et d'entreprise?