Au lendemain de la manifestation des habitants du quartier d'El Hamri, réclamant la distribution des logements sociaux, le
calme est revenu hier dans le quartier et les choses ont repris leur cours
normal. Les commerces étaient ouverts et la circulation fluide sur le grand
boulevard. Pour rassurer les citoyens et apaiser de leur colère, le wali d'Oran
a fait une intervention sur les ondes de la radio régionale d'Oran. Il a promis
que la distribution des logements sociaux est prévue pour le mois de septembre
prochain. Le premier responsable de l'exécutif de la wilaya a tenu à faire une
mise au point en déclarant qu'il n'a « jamais été question d'une distribution
de logements au mois de juin ». « C'est l'étude du programme de ce type de
logement qui a été achevée au mois de juin », dira-t-il, « et les préparatifs
sont en cours pour l'attribution des logements déjà réceptionnés ». Selon le
wali d'Oran, la wilaya dispose d'un quota de 1.334 unités prêtes à être
distribuées, plus 1096 autres en cours de réalisation. Quant aux demandes de
logements sociaux déposées, elles ont atteint jusqu'à présent 86.000 dossiers. Le
premier responsable de la wilaya s'est montré rassurant en annonçant qu'en plus
de ce quota, la wilaya a bénéficié de 13.000 logements sociaux, plus 8.000
autres, soit un total de 21.000. La commune d'Oran a eu la part du lion dans ce
quota avec 15.000 logements. Au cours de son intervention sur les ondes de la
radio, le wali a appelé les habitants du quartier d'El Hamri
ainsi que tous les citoyens oranais au calme en prenant l'engagement que cette
crise du logement sera résolue et ne sera qu'un mauvais souvenir à l'avenir. Il
a également mis en garde les citoyens contre toutes les tentatives de
manipulation et les rumeurs qui peuvent conduire à la révolte. « Nous n'avons
aucun intérêt à provoquer la colère des habitants et faire dans la polémique »,
a-t-il conclu. Pour rappel, lundi, jeunes, femmes et même des enfants ont
bloqué le boulevard principal du quartier pour dénoncer le report de
l'attribution des logements sociaux. Sous un soleil de plomb, les manifestants
ont fermé le boulevard, obligeant les automobilistes à contourner le quartier. Les
commerçants de matériaux de construction, nombreux sur ce boulevard, ont
également baissé rideaux de crainte de voir les choses dégénérer. « Cela fait
des années que nous attendons ces logements et voilà que maintenant, le wali
décide de reporter la distribution. Nos vies et celles de nos enfants sont
quotidiennement en danger et nous ne pouvons pas attendre plus longtemps », avaient
lancé des protestataires qui ont exprimé leur détermination de poursuivre leur
mouvement jusqu'à leur relogement. « Ces responsables prennent des décisions
sans aucune connaissance des conditions dans lesquelles nous vivons. Est-ce
qu'ils veulent qu'une catastrophe survienne comme celle d'il y a deux ans où
toute une famille s'est retrouvée sous les décombres avec les morts de deux de
ses membres ? Nous avons touché le fond, et notre patience a ses limites », avait
conclu une jeune femme.