Pour mieux redéfinir la vocation de l'établissement hospitalo-universitaire
(EHU) du 1er Novembre 1954 ses responsables ont organisé hier, des portes
ouvertes à l'intention de la presse, en présence du corps médical et de
quelques députés. Selon Mohamed Mansouri, le
directeur général de cet établissement, en place depuis 14 mois, « il s'agit de
lever le voile sur certaines incompréhensions autour de la mission de cet
hôpital qui n'est nullement une tour d'ivoire. En revanche, de par sa vocation,
il ne s'agit nullement de faire un CHU bis, mais de concrétiser les objectifs
et les missions qui lui ont été assignés au départ, à savoir une médecine de
pointe avec la finalité de réduire au maximum le transfert de malades à
l'étranger ».
Lors d'une rencontre avec la
presse, M. Mansouri a tenu à lever cette équivoque et
dire en filigrane, que son établissement n'est nullement sélectif, mais refuse
de subir des disfonctionnements qui compromettent l'un des objectifs
fondamentaux de la nouvelle carte sanitaire, à savoir la hiérarchisation des
soins. « Il est inadmissible qu'un lit d'hospitalisation soit occupé par un cas
présentant une appendicite, alors qu'un cas plus compliqué doit attendre », a
précisé le même responsable, en soulignant au passage que dans certains EPH ou
CHU de la région, des personnels sont sous-utilisés. Avec un ton franc, le
premier responsable de l'EHU dira qu'il « y a
mauvaise foi de certains responsables d'établissements de santé publique en
dépit des moyens dont ils disposent ». Ces clarifications ont pour objectif de
répondre à certaines interrogations. L'établissement est ouvert à tous les
citoyens et aucune exclusion n'est faite pour l'admission, pour peu que les cas
demandent réellement une prise en charge spécifique. M. Mansouri
tient également à rappeler que cet établissement est géré selon un mode
différent étant donné qu'il a son autonomie financière et qu'au plan du
recrutement, il ne dépend pas de la
Fonction publique. A une question sur les perspectives
financières de l'établissement qui doit faire face à une demande croissante
avec des malades en provenance de certaines wilayas de l'est du pays et ce, en
rapport avec les dispositions de la contractualisation des relations entre les
établissements hospitaliers et les organismes de sécurité sociale, notre
interlocuteur révèle que cette démarche est effective au niveau de son
établissement et tous les soins sont facturés au nom des organismes de sécurité
sociale. A ce propos, restent les cas de démunis sociaux qui doivent être pris
en charge par l'action sociale. En plus de sa mission de soins, l'établissement
constitue un pôle de recherches et hier, 18 nouveaux professeurs sont venus y
renforcer les effectifs. Il en compte déjà plus de 30. Par ailleurs et au plan
de la formation paramédicale, l'établissement a pris ses devants en créant sa
propre école où 350 stagiaires pour les filières d'aides-soignants et
infirmiers, suivent une formation; un nombre qui atteindra dans un proche
avenir les 500. Afin de s'imposer en tant qu'établissement de médecine de
pointe, plusieurs spécialités sont actuellement ouvertes. A titre illustratif, l'établissement
planche actuellement sur un fichier de demandeurs d'organes pour entrer de
plain-pied dans la transplantation d'organes.